PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 7 juillet 1930

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
7 juillet 1930


Extrait du journal

pour le jeter hors des voies de la droiture et de la pacification. Il y a soixante ans, nous avons subi la défaite, et il nous a fallu payer une formidable rançon. Nous l’avons acquittée, le cœur serré, mais sans la mauvaise grâce que mettent les vaincus d’hier à acquitter lu leur. eEt cependant, leurs prédécesseurs de ce temps-là se montrèrent des créanciers im placables, qui nous harcelèrent de leurs exigences jusqu’à ce que cel les-ci aient été intégralement satis faites. Ah 1 c’eût été une jolie af faire de proposer à Bismarck un retrait de ses troupes avant qu’ait été versé dans ses coffres le dernier centime de l’indemnité ? Lui, du moins, se garantissait contre l’avenir, c’est-à-dire contre une revanche possible, qui cepen dant était bien loin, et pour cause, de nos intentions du moment. Et il en convenait avec le marquis de Gabriac, alors chargé d’affaires de France à Berlin. « Cette guerre, disait-il, 11e sera probablement pas la dernière de celles qui éclateront entre nos deux pays. Dans cette situation, m’a affirmé l’état major, Metz est un glacis derrière lequel on peut mettre cent mille hom mes. Nous avons dû le garder. J’en dirai autant de l’Alsace et de la Lorraine. C'est une faute que nous aurions commise en vous les prenant, si la paix devait être du rable, car, pour nous, ces provin< es seront une difficulté. »> Par là, Bismarck faisait preuve d’autant de perspicacité que de prévoyance. Les exemples qu'il a donnés ne sont certainement pas tous bons à suivre, et nous n’avons à imiter ni ses rigueurs ni sa dé loyauté. Mais faut-il que la mé moire nous manque au point de nous faire oublier les garanties qu’il avait prises contre nous ? Nous 11’en demandions point de pareilles. Celles que nous avions nous suffisaient. Du moins auraitil convenu de les garder intactes, au lieu de les sacrifier à je ne sais quelle impulsion de vague senti mentalité. L‘-Colonel ROUSSET....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • denais
  • david
  • fernand bouisson
  • de castellane
  • paul dukas
  • dukas
  • aubin
  • paul du
  • vaubou
  • desportes
  • paris
  • france
  • belgique
  • angleterre
  • marseille
  • sarre
  • allemagne
  • amérique
  • europe
  • canada
  • zara
  • agence havas
  • parlement
  • union
  • faits divers
  • mayence
  • kaiserslautern
  • chambre
  • conseil d'arrondissement
  • lycée molière