Extrait du journal
LA PLUS 6RARDE BATAILLE Paris, 6 mars. M. Warner Allen, correspondant mi litaire de la presse britannique auprès des armées françaises, donne le récit suivant de la visite qu’il vient de faire à Verdun : 4 mars. Verdun est Français, aujourd’hui, comme il le sera toujours, en dépit de l’offensive alle mande et des menaces du Prince Impérial. A notre arrivée dans la ville, l’air tremblait du bruit de la bataille qui faisait rage autour de Douaumont, à quelque 8 kilomètres de dis tance. Le fracas était assourdissant. Le haut commandement de l’armée alle mande avait fait croire aux soldats qu’ils n’au raient rien à faire que d’entrer dans les vil lages français, pris d’avance, et peut-être aussi dans Verdun, au pas de parade. L’artil lerie se chargeait de tout. Jamais on n’avait accumulé tant d’artillerie lourde ni tant de munitions sur un seul point du front. Eux, que la perspective de prendre d’assaut n’avait ja mais laissés sans appréhension, étaient natu rellement enchantés, et tout disposés à faire un magnifique défilé. Quand 11 a fallu se bat tre, ils se sont très bien conduits, mais les pri sonniers sont unanimes à se plaindre du mau vais tour qu’on leur a joué. C’est le 21 février, à 7 heures du matin, que commençait la grande offensive devant Ver dun. Sur toute la ligne française, ce fut un ouragan do gros projectiles comme on n’en avait jamais vu jusque-là. Verdun en eut aussi sa part, ainsi que la ligne de communication ; l’ennemi s’efforçait visiblement de couper la voie ferrée et les ponts sur la Meuse. Les Al lemands n'ont fait à peu près aucun emploi de l’artillerie de campagne ; la plus grande partie de leur préparation a été accomplie par les pièces de 210 et de 305. Un colonel m’a dit que, sur un front de 900 mètres et une profondeur d’environ 450, au moins 80.000 obus étaient tombés en six heures de temps. L’organisation de défensive du bois de Haumont en fut anéantie. La victoire ou la défaite, en cette bataille qui est la plus grande de la guerre, dépend (l’une petite bande de terrain qui n’a pas 8 kilomètres de largeur, entre la côte du Poivre et le plateau (le Douaumont. Sur ce terrain, les Français ont tout ce qu’il faut pour vaincre, et sont sûrs du succès. Il n'est pas un officier, pas un homme même, parmi les blessés qui reviennent, aujourd'hui, de la ligne de feu, qui ne soit convaincu que les Allemands soient battus. Supposons l’Impossible : supposons que Verdun soit pris. En arrière ee trouvent des...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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