PRÉCÉDENT

Le Petit Marseillais, 7 mai 1868

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Marseillais
7 mai 1868


Extrait du journal

Les assistants rirent beaucoup de cette pointe spiri tuelle de la portière, laquelle méchante et haineuse, s'efforçait d'augmenter le chagrin de Jules. Mais lui, abattu par la douleur, ne fit pas attention au sarcasme de la portiè e et le trait de méchanceté de cette vilaine fem me fut lancée en pure perte. Le commissaire de police ordonna à ses agents de faire évacuer l’appartement et de n'y conserver que Jules , le portier et sa femme. Quand cet ordre eût été exécuté , le commissaire de police dit à Jules : — Monsieur, voici ce qui motive notre présence cirez vous. — Madame — et il se tourna du côté de la concierge — Madame est venue, il y a environ une demi-heure , nous avertir que les voisins se plai gnaient d’avoir entendu toute la nuit et d’entendre encore chez vous des cris d’enfant au berceau. Elle ajouta que Mademoiselle votre sœur lui avait remis , la veille en sortant, la clef de votre appartement , en lui recomman dant de vous la remettre dès que vous rentreriez. Ne vous ayant pas vu revenir, ni hier soir, ni pendant la nuit, la concierge a cru devoir s’adresser À nous , pour faire ou vrir votre porte, afin de donner du secours à 1 enfant qui pleurait. Ayant ainsi parlé , le commissaire attendit que Jules s’expliqua. Mais Jules , brisé par cette révélation inat tendue, restait comme abruti et pétrifié. — Monsieur, — reprit le commissaire au bout d’un instant de silence — à qui est cet enfant ? à vous ou à votre sœur? Cette question parut réveiller Jules et le tirer de son engourdissement car il s'écria : A ma sœur? à ma sœur, cet enfant. Ah ! monsieur, épargnez-moi et L’insultez pas ma sœur. Le commissaire n’était point un méchant homme ; com prenant l’exaltation de Jules , dont l’accent de sincérité l’avait convaincu, il reprit :...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

En savoir plus
Données de classification
  • blanc
  • marseille
  • loire
  • canal
  • nice
  • ibis