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Le Petit Marseillais, 7 mai 1890

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Le Petit Marseillais
7 mai 1890


Extrait du journal

LA PAIX ARMÉE Dans ses commentaires sur le projet d’ac croissement des forces militaires allemand des, le Standard fait remarquer que les raisons fournies pour expliquer la mesure proposée sont assez curieuses. L’infanterie, allègue-t-on. dit le Standard, a. été dans de précédentes occasions renforcée aux dépens de l’artillerie. C’est maintenant le tour de l'artillerie d’être amenée au niveau des régiments d’infanterie. Puis, en ce qui concerne la division bavaroise, quoi de ptlus désirable que de rendre son organisation en tièrement conforme au modèle adopté dans les autres Etats. Et si l’on demande pourquoi des précautions additionnelles sont nécessai res a la frontière, la réponse est que par suite de l'état de choses existant chez les voisins de l'Allemagne il est essentiel d’avoir une force équivalente prêle à se porter immédiatement en avant, sans qu’il soit besoin de toucher aux réserves. Bien entendu ce ne serait que pour refouler une invasion. L’idée que l’Allemagne puisse etre l’agresseur étant chose absolument ini maginable à Berlin. Tout cela est bien joli et fort probant, ajoute le journal anglais, seulement cela laisse la question exactement au même point que si on n’avait donné aucune explication. L’Empereur a terminé sa série de voyages; il a fait toutes ses professions de foi en faveur de la paix. Main tenant il lui reste à régler ses affaires chez lui et la première uartie de sa tâche consiste à se procurer plus de canons et plus de baïon nettes. C’est un mélancolique, mais inévitable corollaire aux belles phrases relatives à l'es prit pacifique qui règne sur le continent. Personne,s’il nous est permis d’en croire les toasts des banquets impériaux, personne ne désire se battre et néanmoins chacun parait bien persuadé que son voisin n’est pas préci sément dans les mêmes dispositions et les préparatifs d’aller leur train. 11 s’agit de savoir combien de temps encore les nations pour ront supporter celte tension, il viendra cer tainement un jour où elles se diront que les ravages et les risques de la guerre sont moins effroyables que les sacrifices toujours crois sants qu’impose la paix armée.—R....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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