Extrait du journal

Le refus a été voté par mesure d'écono mie ; mais le patriotisme du premier ad joint en a été meurtri et le dit premier ad joint, M. Rilter, a donné sa démission. Là-dessus, un journal se paye la tête du démissionnaire et lui dit gentiment : — Calmez-vous, monsieur l’adjoint ; s'il vous faut quand même des feux de Ben gale, payez-les donc de votre poche. Par les temps qui courent, on ne saurait trop ménager l'argent des contribuables. Parce que les aînés ont versé leur sang, faut-il que les jeunes y aillent encore et tout le temps de leur poche ? Au ton de cet article, vous devinez que le journal ne s’imprime pas en allemand. Mais attendez la suite, où le velours de la malice montre la griffe à peu près en ces termes : — Et puis, monsieur l’adjoint, pourquoi diable voulez-vous que la bataille de Se dan joue un si grand rôle chez les Alle mands ? Serait-ce parce qu’un Napoléon a remis, ce jour-là, son épée à sou cousin Guillaume ? Il y a eu des batailles plus chaudes et un autre Napoléon qui permet traient aux Français de célébrer bien des dégringolades royales. Ici, ne traduisons plus. Citons textuel lement le journal qui publie cette phrase à propos de Sedan : « Une bataille est une bataille ; tantôt ça se gagne, tantôt ça se perd. Les Allemands en ont gagné après en avoir perdu ; qui nous dit qu’ils n’en perdront pas, après en avoir gagné ? » . Que l’on retienne cette dernière phrase. On eu pénétrera mieux le sens quand nous aurons dit le journal où elle a paru : c'est le Nouvelliste d'Alsacc-Lorraine. C’est le journal de l’abbé Wetterlé qui, récemment, à Colmar, payait de prison son fier panégyrique du doux parler de...