Extrait du journal

trois ans que j’en suis partie, on ne me re connaîtra peut-être pas. Dans tous lés cas, écris ou parle à Joséphine Sylvestre et peut-être que l’excellente créa ture trouvera moyen de m’introduire un jour ou l’autre auprès do ton fiancé. — J’essaierai, dit Gahrielle, déjà réconfor tée par la confiance et la volonté de sa sœur de lait. La voiture arrivait devant l’avenue de la villa des Sources. — Nous n’alions pas au château ce soir ? demanda Hélène. Son cœur battait un peu. Depuis si longtemps qu’elle n’avait revu Daniel, les quelques minutes où elle l’avait rencontré au chevet de la comtesse Margue rite lui paraissaient courtes. Mais Gahrielle, un peu sèchement, répon dit ; — Ma mère m’a blessée, profondément blessée. Et comme d’un autre côté je trouve qu’ha biter la vltia c’est veiller sur les droits de Michel, je resterai désormais aux Sources. C’était dit d’une voix brève, où une volonté arrêtée se devinait. Hélène connaissait sa sœur de lait. Elle n’insista pas. Quand le coupé s’arrêta devant le perron de la villa, une silhouette haute et mince se dis tingua devant la porte. C’était celle de Daniel. 11 descendit les quelques marches et aida les deux jeunes filles à quitter la voiture. — Ne viendras-tu pas coucher au château, Gaby ? demanda-t-il a mademoiselle de SaintAmand. Elle répéta aussi fermement, mais avec plus de douceur, ce qu’elle venait de dire à Hélène. — Non, fit-elle catégoriquement, sans comp ter la différence d’opinion qu’il y a actuelle ment entre la comtesse et moi, et qui me...