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Le Petit Marseillais, 8 juin 1869

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Le Petit Marseillais
8 juin 1869


Extrait du journal

Que les dieux en soient loués ! Nous allons enfin pouvoir circuler!,.. Ouf ! La dernière bannière est rentrée dans le temple; les fillettes ont quitté leurs voiles blancs et leurs couronnes ; les petits garçons se sont défrisés, leur raie droite et correcte a disparu sous les enchevêtrements de leurs cheveux que le premier jeu de barres a ébourriflfés comme les broussailles d’une fo rêt vierge. Les tables — à manger et autres —• accumulées au milieu des rues en écha faudages pieux ont repris leur destina tion primitive ; les derniers parfums d’encens, de genets et de roses se sont dissipés ; les fraîches toilettes trans parentes et légères sont rentrées dans la garde-robe — quelque peu fripées ; plusieurs centaines de glaces ont été absorbées par les lèvres les plus char mantes du monde ; les pompiers ont joué leur dernière marche bruyante, et les pénitents , après avoir psalmodié leur dernier chant, ont dépouillé leurs cagoules, pour rentrer dans leurs vête ments complets de la Belle-Jardi nière....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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Données de classification
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