Extrait du journal

tretient de tout ce qui charme son rêve... Il vous connaît, monsieur... Il vit dans ces paroles, et malgré leur pitié, l’amertume de n’avoir pu donner sa propre santé pareillement à ses deux flls, et comme un orgueil humilié, lorsqu’elle exprima ce qui devait être l’éternelle envie de Maxime et son éternel regret. Il y avait là une douleur cachée par où cette femme, flère de sa force, trahissait la rudesse indif férente de son existence d’homme. Pourtant, ces cœurs de mère ont des pré dilections mystérieuses pour les déshéri tés, des apitoiements pour les petits et les faibles? Il eût été facile à Daniel, la conversation ayant pris ce chemin, do rester plus long temps et de se livrer davantage. Il ne le désirait pas. Il n’ambitionnait aucune relation dans ce pays où il était venu chercher la solitude complète pour sa sœur et pour lui.il jugeait, d’ailleurs, qu’il était de la prudence la plus élémentaire de n’ouvrir à aucun de ces étrangers ni sa vie ni son àme.Toul à MarieAnnette et tout à son travail, cela suffisait pour remplir ses jours, et il savait que le bonheur d’Annette était à ce prix. Il se tint donc, vis-à-vis de la comtesse, sur une réserve assez froide et bientôt se retira. A Saint-Martin, quand il aperçut Annette, qui se promenait dans le Jardin de l’au berge, en guettant le retour du frere, il lui cria de loin : C’est fait ! Et ils se mirent en devoir, dès le Jour même, d’emménager. Comme il n’y avait point de meubles aux Moussières, ils durent...