Extrait du journal

Dans un excellent article intitulé « Vite et Tout », M. Louis Latapie exa mine, dans la Liberté, les résultats et les conséquences de la séance de mardi au Palais-Bourbon. MM. Abel Ferry, dit-U, M. de Chappedelaine, Albert Favre, députés, sont très préoc cupés de savoir ce que font à Verdun ou ail leurs sur le front, les hommes de leur classe. Ils ont sommé le gouvernement d’apporter des explications, et ils ont signifié, sous leur si gnature. la proposition de réunir la Chambre en comité secret. Depuis des semaines qu’on en parle, le pays a compris qu’il s’agissait moins de réparer des erreurs imputables au haut commandement, que de transférer la direction de la guerre du gouvernement aux députés. Cependant, la campagne tendancieuse exaspérait et inquié tait ; il fallait en finir. M. Briand a estimé, qu’à la fin, il y avait autant d’inconvénients à refuser les explications qu’on lui demande, qu’à les donner, et il a accepté de réunir la Chambre en comité secret. Rendez-vous a été pris pour vendredi 16 juin : la majorité a paru moins satisfaite qu’embarrassée de son facile succès. C’est que le président du Conseil lui a fait peut-être trop large mesure. Les monteurs de l’affaire, avé rés ou sournois, désiraient seulement inter roger le gouvernement sur les prodromes de la bataille de Verdun, et sur les prétendues er reurs du haut commandement. — Pourquoi sfarrêter là, leur a dit M. Briand T La bataille de Verdun est un inci dent qu’on ne peut pas séparer de l'ensemble des faits Si vous voulez bien juger, U faut tout connaître. La majorité s'est en quelque sorte trouvée prise au piège qu'elle avait préparé ; elle sait bien que si l’on se met à rechercher toutes les responsabilités, on commencera par décou vrir celles de la politique, qui dépassent à coup sûr et expliquent sans doute toutes les autres Va-t-elle ouvrir elle-même ce procès T Nous continuons, à penser ici qu’il aurait mieux valu ajourner ces débats Inutiles et dangereux. Nous aurions dû laisser les parlementaires allemands donner au monde le spectacle de leurs divisions et de leurs angoisses ils ont, en effet, plus que nous, des raisons d être an goissés, et nous leur aurions opposé notre calme résolution en présence de la plus belle démonstration de notre force et de notre cer...