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Le Petit Marseillais, 9 juin 1922

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Le Petit Marseillais
9 juin 1922


Extrait du journal

La réponse de la commission des répations au comité des banquiers soulève d'assez vifs commentaires dans la presse. Ainsi qu’on l’a lu dans une dépêche d’hier, la commission paraît admettre que pour faciliter l’émission d'un emprunt interna tional la dette de l’Allemagne soit réduite. Envisagée sous cette rédaction un peu sommaire, il semblerait que la question est abandonnée aux mains des banquiers et | que ceux-ci, s’il leur plaisait, pourraient réduire à leur volonté la dette allemande fixée par la commission des réparations à 132 milliards de marks-or. On se trompe rait. Le comité international des banquiers a une mission qui est définie par le texte de la commission des réparations en date du 4 avril et que nous avons cité hier. En vertu de ce texte, le rôle du comité est d’examiner les conditions possibles d’un emprunt allemand qui serait consacré au rachat partiel de la dette allemande. Pas plus. Aujourd’hui les financiers,après étude du problème, sont d’avis que si l’Allemagne devait moins d’argent elle trouverait des prêteurs plus empressés. Elle a transmis cette opinion à la C. D. R. qui a fait la réponse que l’on sait. Ici il est permis de s’étonner que le représentant de la Belgi que, M. Delacroix, soit en même temps délégué de son pays à la C. D. R. et pré sident du comité des banquiers. Cela l’a mis dans une situation ambiguë et alors qu’on espérait qu’il serait avec la France comme allié belge, il a adopté, comme ban quier, le point de vue anglais et italien, opposé au nôtre. Mais si trois voix accordent au C. D. B. des pouvoirs de délibération dans l’hypo thèse d’une réduction éventuelle de la dette allemande, cela n’oblige en aucune façon la France, restée seule de son opinion, à consentir une diminution de la part des 132 milliards qui lui revient. On doit se souvenir que cette part est de 52 pour cent. Ce pourcentage lui-même est, de concessions en concessions, une diminu tion d’au moins GO milliards sur les droits que nous pouvions tenir du traité. 11 fut entendu une fois pour toutes que la nation la plus éprouvée de la guerre ne pouvait aller au delà de cet abandon. Il était légitime de penser que nos alliés comprendraient que nous étions arrivés à l’extrême limite des sacrifices. Ils n’ont pas eu l’air de s’en souvenir, ni dans les confé rences successives, ni au sein de la C. D. R., avant-hier. Mais par bonheur la position de la France a été prise, et très nettement. A la C. D. R., M. Dubois, inspiré par le gou vernement, n’a pas suivi ses collègues dans la voie dangereuse où ils s’engageaient....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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