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Le Petit Marseillais, 9 mars 1904

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Le Petit Marseillais
9 mars 1904


Extrait du journal

que de fournir, à un moment donné, une aide à l’année japonaise. Très rensiegné à ce sujet, le gouverne ment russe.qui se rend compte de la gravité d’une pareille intervention, a examiné l'hypothèse de l’entrée en scène de la Chine dans le présent conflit. Nous croyons savoir même que l’ambassadeur russe à Berlin s’en est ouvert au comte de Bulow et que celui-ci en a référé à son souverain. A la suite de cette communication, Guillaume II n’a pas hésité à faire déclarer à Nicolas II que, dans le cas où la Chine se mêlerait à la lutte, il se proposait, à son tour, de se porter au secours de la Russie : décision dont l’extrême importance 11e saurait échapper, car cela pourrait être le point de départ d’une intervention générale des puissances. C’est donc de l’attitude de la Chine que dépend la question de savoir si la guerre sera ou non circonscrite aux deux belligérants. Le roi d’Angleterre, qui sait qu’en ce moment les rapports entre l’empereur allemand et le tsar sont des plus cordiaux, s’inquiète de ce rapprochement. Il n’ignore pas, d’autre part, que la chancellerie russe est fort mécontente du cabinet de SaintJames, à l’influence duquel elle attribue la conduite du Japon. Cette situation place la Grande-Bretagne dans une mauvaise pos ture. Dans l’espoir de l’en tirer, Edouard VII a fait dire ces jours-ci à Nicolas il que l’An gleterre désirait que la guerre ne s’étendit pas et que la diplomatie britannique s’em ploierait avec zèle à obtenir ce résultat. Le tsar a été très sensible à cette démarche. Dans les milieux officiels, 011 ne doute pas que le monarque anglais 11e soit sincère ment désireux de limiter les ravages de la guerre par amour de sa tranquillité per sonnelle et aussi par crainte de voir se former contre la Grande-Bretagne une coalition des puissances continentales. On est donc convaincu que ce souverain pèsera sursoit ministère pour le gagner à la cause de la paix; mais y réussira-t-il? Voilà la question qu’011 se pose. Sans doute , ses intentions sont bonnes ; mais les hom mes d’Etat anglais volent avec jalousie les agrandissements de la Russie en Chine, et ce point de vue peut leur dicter une ligne de conduite toute différente de celle que le roi prétend leur tracer. Dans ce cas, Edouard VII aura-t-il l’énergie de leur imposer sa volonté? Malheureusement on fait remarquer que, même dans l’affirma tive , des complications sont toujours à redouter, et c’est pourquoi le gouverne ment de Pêtersbourg voit avec satisfaction le mouvement qui a lieu au Parlement français pour s’assurer si la marine est en état de coopérer à la guerre, événement qui peut, hélas! se réaliser. — T. W....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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