Extrait du journal

— Mais 11 y a le témoignage de M. Castêran, le vôtre, mon ami; ils valent bien tous les deux les dires de ces vilains individus !... — Non, dit le juge tristement. D’abord, dès le premier moment, dans son parti pris de vouloir Michel Gérard coupable, monsieur Viguier a nié l’exactitude du patron fait par M. Castêran ; ensuite, il faut bien vous l’avouer, M. Breuilhet aura, dans la question, une autre autorité que Castêran, qui n’est qu’un pauvre commissaire, et moi, qui passe pour toujours vouloir mes préve nus innocents. — Ah i les misérables lût Gabrielle éperdue, les misérables !... Elle se demandait comment elle allait se venger sur son cousin de toutes les atrocités qu’en dessous, cela so voyait, il entreprenait contre Michel. Mais M. de Précomtal ne la laissa pas long temps livrée à ses réflexions. Car le greffier pouvait arriver d’un moment à «l’autre, et il fallait terminer tout ce qu'il voulait lui dire de confidentiel. En lui apprenant ces choses, en effet, H nc cédait point à un besoin de bavardage et d'expansion. Non, il se disait que cette fille si intelligente, si profondément éprise, qui croyait comme lui, bien plus que lui-même, à l’innocence de son fiancé, lui deviendrait, en la mettant au courant do certaines choses bizarres, le plus précieux des auxiliaires. S’il eut été à Paris, il eût appelé à son aide un des plus fins limiers de la police, et peutêtre eût-il réussi à lui faire expliquer ce qui, dans cette affaire, paraissait si obscur et si louche an loyal magistrat. Cette ressource lui ôtait refusée, il pourrait bien écrire,demander quelqu’un, dût-il de sa poche payer les déplacements et les frais. Mais qui lui enverrait-on î Un imbécile, têtu, aux idées préconçues, ou...