Extrait du journal
a recueilli les scandales épouvantables attachés 1 certains noms. A Aumale a été élu, autrefois, maire, puis con seiller général, le fameux Sapor qui pendant long temps a été tout-puissant, faisant la loi, déplaçant les fonctionnaires suivant ses caprice» ; Sapor assurait son élection et celle de ses amis par le tripatouillage des urnes ; dans une do ses lettres saisie par la justice et adressée à M. Mauguin, alors sénateur, il avoue qu’il a retiré de l’urnè 17 bulletinsètM. Mauguin le remercie do sa conduite. Voilà les gens qup nomment les électeurs juifs. } Dans la province dOran, les juifs ont joui d’une telle protection quton a nommé interprètes judi ciaires des juifs qui n’étaient pas même naturalisés. On ne voit pas des juifs parmi les pompiers et les sauveteurs ; il y en a un, cependant, nommé Jacob, qui fut décoré et Y Officiel déclare qu’il avait vingt ans de services et deux médailles d’or; c’é tait une doubla erreur : Jacob n’avait pas vingt ans de services et ne possédait p&ss deux médail les dur; aussi à.la nouvelle de cette décoration les pompiers furent-ils révoltés et donnèrent leur démission. Jacob est resté décoré. Tous les présidents de consistoires sont décorés, chevaliers de la Légion d’honneur ou ofilciers d'acauémie, alors que les colons qui rendent les plus grands services à l’agriculture ne le sont pas. Les faits d’usure, de spoliation, d’extorsion sont la plaie de l’Algérie ; les juifs s’y livrent impuné ment et depuis longtemps les pouvoirs publics sont informés,mais on se garde bien de rechercher les moyens de réprimer ces vols organisés. (Très bien ! à Droite et sur divers blancs.) De nombreux faits ont été signalés lors de l’en quête sénatoriale; il convient que la Chambre décide de faire aujourd’hui une nouvelle enquête ; il est indispensable que le Parlement et la France sc rendent compte de l’état d'esprit des populations algériennes. (Très bien ! Très bien ! sur divers bancs.) Quand M. Jules Ferry est venu en Algérie, 1 orateur et ses amis engagèrent tous les Algériens à venir déposer devant la commission sénato riale, alors que les opportunistes prenaient une toute autre attitude, ayant un trop long passé à cacher; seul le conseil général d’Oran fit un volu mineux rapport ; il y a un complément d’enquête nécessaire. En Algérie, les juifs indigènes font tous l’usure ; c’est la règle. Dès 1865, on constatait que tes expro priations individuelles et collectives atteignaient des proportions considérables, la misère la plus effroyable en est résultée pour la population mu sulmane. Chaque fois que le pays baisse, le juif algérien monte ; quand on ouvre dès chantiers pour donner de l’ouvrage en temps de crise à la popula tion, on ne voit jamais des juifs venir à ces chan tiers. (Très bien ! Très bien ! à droite et sur divers bancs.) L’orateur, fatigué, demande à se reposer. La séance est suspendue. A la reprise, *fl. Marchai, continuant son dis cours, se félicité d’apprendre qu’il est à peu près décidé que la Chambre nommera une commis sion algérienne d’études; c’est devant cette commission qu’il apportera ses observations ; il montrera la puissance des consistoires Israélites et la nécessité de modifier leur organisation. Sous l’Empire, les membres du consistoire étaient nommés par l’administration comme les membres des conseils de fabrique ; depuis 1870 fis sont nom més à l’élection et peuvent être choisis' parmi tous les juifs d’Algérie, de quelque origine que co soit, sans justification du casier judiciaire ; il en résulte Sue les membres du consistoire sont nommés par es juifs venant du Maroc, d’Italie ou d’Allemagne; une pareille organisation est inadmissible ; il est de toute justice de traiter les juifs comme les catholiques et d’organiser les consiststoires comme les conseils de fabrique. Le consistoire est maître de la garde du cime tière et lorsqu’un juif a refusé de payer les taxes que le consistoire impose sans aucun droit, le jour où un membre de sa famille meurt le consistoire (lui dit : « Ou tu paieras, ou le cadavre du ‘membre de ta famille sera enfoui au cimetière des réprouvés. » La Chambre votera la nomi nation d’une commission spéciale qui étudiera tous les problèmes algériens ; elle prendra en mains cette grande affaire ; l’Algérie a besoin qu’on s’occupe d’elle, la France veut aller au Soudan, qu’elle y aille; mais pour accomplir cette œuvre, il faut qu’elle ait avec elle la sympathie des musulmans. L’orateur termine en demandant la nomination d’une commission de trente-trois membres, fApplaudissements sua divers bancs.) La Chambre s’ajourne à vendredi. M. Delcassé, ministre des affaires étrangères, Fric la Chambre de vouloir bien inscrire en tète de ordre du jour de la prochaine séance deux pro jets de loi portant ratification de la convention du 11 juin 1898 et de la déclaration du 21 mars 1899. (Adopté.) La Chambre inscrit à la suite des autres inter pellations la discussion de l’interpellation de M'. Basly, relative à la mort du soldat Sonncville. La séance est levée à 6 heures un quart et ren voyée à vendredi,...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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