Extrait du journal

Enfin, vers 1S heures, les cataractes célestes s’ouvrirent et la douche alla s’accélérant, coupée de brusques éclairs et enfin de coups de tonnerre de plus en plus rapprochés, car la tourmente de pluie venant du sud-est assaillait notre golfe et survolait en plein la ville. Lt ce fut — comme presque tou jours dans notre pays ensoleillé — une véritable surprise. Chacun fuyait, en quête d’un refuge. Personne — ou si peu ! — n’avait de parapluie I C’était la fuite, le désarroi !.. L’orage, pourtant, s’était annon cé. Le baromètre semblait le faire pressentir. Les rhumatisants senti rent sourdre de vieilles douleurs en dormies. Mais ce sont surtout les sans-filistes qui se tenaient au cou rant. Depuis plusieurs jours ils tour naient en vain les boutons des condensateurs de leur appareil pour y chercher une région bénie, d'où ne leur viendraient point de parasites atmosphériques 1 Peine perdue et ils enrageaient, accusant le ciel et aussi les construc teurs-radios. L’orage était donc sur leur tête. Ils comprirent quand, sous le dé luge, ils s’aperçurent qu’ils n'avaient point de parapluie ! Bref, tout le monde était prévenu „• mais personne ne put se garantir de la brusque averse. Ce fut, nous l'avons dit, une belle débandade. L'orage éclatait à cette heure de la journée où les rues sont pleines de monde. Ateliers, bureaux, tout se vide. La Canebière de 18 à 20 heures — et avec elle toutes les grandes mes du centre — charrie tout un flot de promeneurs, avides de « prendre l'air ». C'est sur tant de promeneurs eu de gens ayant hâte de rejoindre leur lo gis que la pluie fit rage. Et la course au refuge, vers les tramways ou , les taxis commença. (Lire la suite en Dernière fteurUi...