Extrait du journal
ges. Des cheveux très épais, autrefois blonds, maintenant blancs, couronnaient un visage à peine ridé, dont un sang pur et chaud colorait les joues d'un vif incarnat. La haute taille du magistrat, restée mince malgré les années, con servait sa souplesse intacte. Le grand juge était bien l’homme du récit de Kazii ; l’homme héroïque qui. le poignard en main et le pistolet aux dents, lançait «on che val dans les eaux du Gange, pour arracher à une mort effroyable un enfant en péril. La physionomie de John Malcolm frappait tout <1 abord et ne pouvait manquer d’inspirer une admiration respectueuse. — sa figure, belle et sympathique, exprimait à la fois la douceur, la bienveillance, et la plus indomptable éner gie. — Le iront large et proéminent décelait une vaste intelligence. Le regard ferme et pro fond devait descendre jusqu’au fond des «mes, et sonder les mystères de la pensée humaine. La bouche avait un sourire bon et affectueux, mais les lignes nettement accusées des lèvres offraient les infaillibles indices de la décision et de l’initiative. l-dward Malcolm, lui, était un beau jeune homme de vingt-quatre ans. environ, vivant portrait de la mère qu’il avait perdue dès son enfance: il ne ressemblait ni à son père, ni a son frère. Ses yeux noirs, ses cheveux et ses favoris bruns, donnaient un éclat extraordi naire à son visage, d un blancheur faiblement rosée, et d’une régularité de traits merveilleuse. — Ah ! mon père. — s’écria Georges, après un examen rapide. — Ah ! mon père, que je suis heureux i Depuis six ans, hélas, l'ucéan nous sépare, et ces six années, grâce à Dieu, ont passé sur vous sans laisser leur empreinte! Tel je vous ai quitté, tel je vous retrouve ! Même santé ! Même vigueur ! Le climat terrible de l’Inde a respecté le corps de bronze qui sert d’enveloppe à 1 aine la plus loyale et la plus gé néreuse que le ciel ait jamais formée! — Cher enfant ! —murmura John Malcolm eu embrassant de nouveau son fils.— Dieu fait bien ce qu'il lait ! uemesuis imposé une grande tâche, j’ai entrepris une œuvre immense l Dieu me laissera vivant et fort, je l’espère, jusqu’à ce que j’aie accompli mon œuvre et terminé ma tàcpe ! Alors, s il me rappelle à lui, s’il m’en voie 1 éternel sommeil, je m’endormirai sans regret, en murmurant : — Seigneur, que votre volonté soit faite l Georges prit la main de son père et la porta respectueusement à ses lèvres en s’écriant :...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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