Extrait du journal
U MAITRESSE MASQUÉE PREMIÈRE PARTIE — LE DORMEUR ÉVEILLÉ « Je nage et je plonge comme un poisson, mais le nageur le plus habile, je le savais bien, ne peut éviter les atteintes mortelles du caï man ; — je me dis que mon corps sanglant et déchiré allait servir de pâture au monstre, et Sque rien au monde ne pouvait me sauver. Mal gré cette certitude l’instinct de la conservation lut le plus fort ; je me trouvais à côté du canot renversé : je m'y cramponnai, je me hissai sur quille où je m’accroupis, et je mis à pousser des cris déchirants, mais sans le moindre es poir d’être entendu et secouru par qui que ce lut au monde... « Le caïman, désappointé de ce nouveau re tard, sur lequel sans doute il ne comptait pas, se mit à tourner autour de moi en exalant une odeur létide de musc corrompu, en battant l’eau du îleuve avec l’extrémité de sa gigantesque queue, et en rétrécissant de plus en plus les cercles qu’il décrivait... « Je continuais à pousser des cris à fendre l’âme, et des gémissements désespérés ; je n y voyais presque plus, et les objets m’apparais saient indistincts et confus, comme au travers d’une brume épaisse... « Cette brume me sembla se dissiper tout à coup, une voix venait de répondre à mon ap pel, et cette voix me disait : « Courage, mon enfant ! courage ! me voici ! je viens à ton aide : « L’idée que je n'étais plus absolument seul et abandonné, me rendit aussitôt mes forces. Je regardai, et je vis sur la rive gauche du Gange un homme à cheval, ensanglantant à la fois de ses deux éperons les lianes de sa monture, et voulant la contraindre à s’élancer... dans le Gange... « Le cheval était noir, mais couvert de flocons d écume blanche, il avait peur et résistait ; il se mettait tout debout sur ses pieds de derrière et semblait prêt à se renverser... « wtte lutte entre l’homme et l’animal dura quelques secondes.— Enfin, ce lut l’homme qui 1 emporta. Le cheval dompté bondit dans le neuve, et dirigé par une main de fer, se mit à Mger rapidement vers le canot. Le cavalier...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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