Extrait du journal
En Mémoire des Héros Le conseil municipal de Marseille, dans sa dernière séance, vient de soulever— et de très heureusement solutionner — une question infiniment intéressante. Il s’agissait d’un crédit à ouvrir pour l’organisation de fêtes à l’occasion de l’inauguration du monument élevé à la mémoire des mobiles des Bouches-duRhône morts pour la patrie, pendant la guerre de 1870-71. Le conseil a voté le crédit, mais sous la réserve expresse, réclamée par M.Cadenat, mon Dieu, oui, par M. Cadenat, que les noms des héros, en l’honneur desquels le monument était dressé, seraient inscrits sur l’une des faces de ce monument. Cette idée si naturelle, si logique et si équitable n’était pas venue, paraît-il, à l’esprit de ceux qui avaient pris l’initiative de l’érec tion de ce pieux souvenir à nos morts. L’oubli se trouvera ainsi réparé. Il serait à souhaiter que la statuomanie et la monumentomanie ne prissent ja mais d’autres formes et n’eussent jamais d’autre objet,sauf de très rares exceptions, que de consacrer ainsi publiquement et nominalement, de façon à le transmettre d’âge en âge, le souvenir de nos glorieux morts. A côté de la dette patriotique, il y a une dette plus intime qu’il faut payer et qui ne saurait être payée que de cette façon. Derrière le héros qui meurt pour la pa trie, il y a le fils enlevé à la mère, le mari à l’épouse, le père aux enfants. Quelle plus belle et plus juste compensation pour cette perte d’un fils, d’un époux, d’un père, que l’inscription de ces noms chéris sur le monument qui consacre leur glorieux sacrifice ! L’érection du monument est le paie ment de la première de ces dettes sacrées, l’inscription de chacun des noms de ceux en l’honneur duquel il se dresse repré sente le complément de reconnaissance publique qu’impose la seconde. C’est en vertu de ce principe de haute convenance qu’a été prise la délibération du conseil municipal de Marseille que nous venons de signaler, sainte et ingé nieuse sollicitude, à laquelle nous ne pou vons qu’applaudir. L’exemple s’adresse à tous et devrait être exigible pour tous. Il ne devrait y avoir en France aucune ville, aucun bourg, aucun village qui n’eût, modeste ou su perbe, son monument destiné à consacrer les titres de noblesse, légitimes par-dessus tous, acquis par chaque famille dont un membre serait tombé sur les champs de bataille, mourant pour la patrie. Aux grands sacrifices,les grands devoirs! A. ELBERT....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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