Extrait du journal
Sous le titre : « Pour conserver ses enfants », nous avons raconté, dans notre numéro du 1” février, qu’un ancien gendarme s’opposait par la force à l’exécution d’un jugementcivil. Voici sur cette affaire et sur le procès correctionnel qui s’en est suivi des détails qu’on télégraphie de Dinan aux journaux de Pans : François Corduau est un ancien gendarme qui a eu tous les malheurs. Après avoir quitté la gendarmerie, il a voulu faire le commerce. Des procès ruineux l’ont conduit à la faillite. Il s’est marié, et il parait qu’il a été abomina blement trompé. La séparation de corps a été prononcée, mais c’est à la femme que la gardo de son plus jeune fils, Paul, âgé de quatre ans, a été confiée. Cette dernière décision a mis le comble à l’exaspération de Corduau.il a refusé de re mettre l’enfant à l’huissier, au commissaire de police, à la gendarmerie, menaçant les gendarmes de faire feu sur eux s’ils tou chaient « à un cheveu » du petit Paul. Ce fut par surprise, le 8 février, qu’on par vint à lut enlever celui-ci. Corduau, à la suite de ces faits, a été traduit devant le tribunal correctionnel de Dinan. Et voici comment il a répondu à Vintprivioritr.1»» •*- r; ’ — je ne voulais pas dabojrà défendre ma !• t‘, ' .*<■ vus ü ri ruînrfelolHDn'ime. Je n'ai jamais fait de tort à personne. J’ai été bon père de famille, mais j’étais exaspéré parce qu’on m’a dépouillé et parce qu’on a rendu contre moi des jugements injustes. Vous avez voulu m’arracher mon enfant pour le remettre à une femme qui a abandonné lâ chement ses enfants, qui les a ruinés par des faux et déshonorés par l’adultère! On no ferait pas cela pour les animaux les plus immondes. Mon enfant est un bien sur lequel vous n’avez aucun droit. Oui, j’ai dit que je tuerais celui qui me l’enlèverait et je l’aurais fait. Il y a deux ans que je souffre le martyre... D.— Enfin on vous arrêté. R — Oui, on m’a surpris et terrassé comme si j’avais été un assassin. D.— Il fallait bien que force restât à la loi... R.— Eh bien, la loi n’a pas de droit sur mes enfants. Personne n’a de droit sur eux que moi, et Dieu qui m’a fait père. D.— Soit. Mais votre femme peut tenir le même raisonnement. R.— C’est une misérable qui se conduit hon teusement, vous le savez bien. D.— Vous croyez que cela est suffisant pour menacer de mort les représentants de la loi f R.— Je suis père. 11 ne faudrait pas avoir de cœur pour agir autrement. J’ai le devoir de défendre mon bien même au péril de ma vie. Dieu me le commande et je ne dois pas me soumettre à un vil marché... Le tribunal a condamné l’ancien gendarme à six mois de prison et cinq ans d’interdiction de séjour.— L. LM3CÉANIC» On a posé, Il y a quelques semaines, en Angleterre, dans les chantiers Harland, la quille d’un nouveau paquebot destiné à dépasser par ses dimensions, son luxe et sa vitesse, tous les paauebots construits jus qu’à ce jour. Le fameux Great-Eastern se...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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