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Le Petit Marseillais, 12 mars 1897

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Le Petit Marseillais
12 mars 1897


Extrait du journal

dité singulière qu’il avait autrefois dès qu’il, en approchait. Elle se I tissa retomber sur son fauteuil en prononçant seulement, avec une indifférence glaciale et presque avec un soupir de soula gement . — Ali ! vous partez ! — Il le faut bien. Que devicndrais-jc Ici, sans moyens d’existence, dépourvu de tout... 11 ajouta avec une amertume croissante : — Je n’ai même pas la ressource de pouvoir travailler dans une ferme ou dans les bois... Avec l’éducation qu’on m’a donnée, sans que je l’aie demandé, je n’ai plus lo courage de m’astreindre à un labeur de journalier, à des besognes auxquelles rien ne m’a préparé... Certes, mon père, si misérable qu’il fût, était destiné à vivre moins misérablement que moi! C’était lui qui accusait à présent! Madeleine le regarda avec étonnement. Ce second regard ne l'intimida pas autant que le premier. Il le soutint sans baisser les yeux, tandis que la jeune fille l’examinait de son côté avec plus de curiosité et moins de crainte ou de colère. Il poursuivit en s’animant peu à peu : — L’instruction dont on me vantait les bien faits. à quoi me sert-elle t Là-bas, à Rennes, dans cette triste caserne où j’ai perdu dix ans, j’avais pour camarade un garçon pauvre com me moi, fils d’un bûcheron, lui aussi. 11 a fait ses études, ct après il s’est trouvé réduit à chercher fortune, sans lo sou, militaire d’a bord, sans goût pour lo métier, dans l’oisiveté d’une garnison de province, et ensuite ne sa chant que devenir et que faire... 11 en est là... ct qui peut dire où il sera contraint de des cendre l Et comme M11’ d’Arville le fixait toujours de ses beaux yeux limpides et% pourtant doulou reux où se reflétait la ' souffrance qu’elle éprouvait en face de cet homme il continua après un silence d’un Instant : — Je sais bien... Vous allez me demander pourquoi je n’ai pas suivi la carrière à la quelle on me destinait, sans me consulter pourtant. J’y aurais trouvé le repos, la tran quillité d’une vie de renoncement au monde,...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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