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Le Petit Marseillais, 11 mars 1906

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Le Petit Marseillais
11 mars 1906


Extrait du journal

pas mêmes affaires. Encore faudra-t-il que ce gouvernement soit aidé dans cette tâche par un Parlement qui en comprenne l’importance. Pour sûr, ce n’est pas celui-ci. Et le tohu-bohu actuel est-il capable de nous en fournir un autre ? Voilà le budget à vau-l’eau, les élections au diable ; et que seront ces élections ? Rarement nous avons été en plus ténébreuse situation. A cette heure, on peut affirmer qu'il n’y a plus rien. Je plains M. Fallières. Il a beau n'y avoir plus rien, il faut tout de même qu’il y ait quelque chose La somnambule la plus lucide aurait peine à nous dire quoi. Ce qu’il est per mis d’affirmer, c'est que jamais il n’y a eu plus grand besoin de louvoyer entre les extrêmes et, comme le fit Henri IV après la Ligue,de manœuvrer pour réta blir l'union compromise par le système de division des Médicis. Pour moi, ces choses ne m’étonnent pas. On me rendra cette justice de con venir que je les avais toutes prévues. J’ai joué le rôle, d'ailleurs assez aisé, de Cassandre, et, comme la Troyenne, j'ai été conspué, parce que je voyais clair. On ne gouverne pas un peuple à la manière d’un chien qui se jette dans un jeu de quilles. Or, telle a été la façon de procéder des combistes. Leur ministère chéri a tout désorganisé dans ce pays et, avec une rapidité sans pareille, Va placé dans la triste alternative d'une anarchie révolutionnaire ou d’une formidable réaction. Avec la meilleure volonté du monde, on ne peut pas prétendre que ce soit malin. L'homme d’Etat n’est pas le joueur stupide qui ne fait aucun cas des con tingences et qui jette ses cartes sur une table rase. Il est obligé de tenir compte du milieu où il opère. Il y a des époques de transition où la politique est' une danse des œufs. Se jeter au plein milieu, comme Va fait M. Combes, sans savoir comment danser, c’est abou tir à une omelette. Et, quand l’omelette n’est pas cuite, il est facile de prévoir qu’elle ne sera pas mangeable. HENRY MARET....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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