Extrait du journal

M. Jacques Mazerolles, juge cVinstructio i à Meaux, était, une après-midi de la tin d’octobre 1878, occupé chez lui à com pulser un dossier. Le matin, ainsi que d’ordinaire, le juge s’était rendu au palais de justice, et, rien ra jour-là n’y exigeant sa présence, M. Mazerolles, un grand et bel homme de trente-cinq ans environ, avait préféré de meurer à travailler chez lui. Le magistrat habitait, dans les faubourgs de la ville, une jolie maison agrémentée d’un grand jardin tout planté d’arbres cen tenaires, à l’ombre fraîche desquels il ai mait se promener durant les belles .soirées. De son cabinet situé au rez-de-chaussée, M Mazerolles pouvait embrasser la pres que totalité de son petit parc, ce qui lui plaisait fort et procurait à ses arides tra vaux une riante distraction: Un rosier de toutes saisons grimpait le long de ses fenêtres ; un parterre semé de fleurs aux couleurs gaies, s’étendait devant la demeure, et sur ce parterre, le juge, qui avait des goûts bucoliques, se plaisait à re poser ses yeux. Pour l’instant, toutefois, M. Mazerolles ne songeait guère à voir pousser les fleurs de son jardin. Le nez enfoncé dans ses paperasses, il lisait avec le plus vif intérêt un rapport d’agent, lorsqu’on frappa à la porte. C’était une vieille servante, la nourrice du magistrat, qui venait lui annoncer une...