Extrait du journal

prêt à recommencer le lendemain les proues ses de la veille. . v Bosko a charge d’âmes. Il nourrit sa mère —-la vieille Cécilia — et une toute petite fille de sept ans — Rose des Neiges. Toutes les tendresses dont son âme est pleine reposent sur ces deux êtres... et aussi sur cette magnifique Micheline, la sœur aimée de son enfance, la compagne de ses jeux. Micheline !... Cécilia !... Rose des Neiges !... Quand ces trois noms viennent bercer sa pensée son cœur tressaille de joie. Souvent, dans les périls les plus grands, alors qu’il se croyait perdu, qu’il avait déjà fait un muet adieu à la vie, le souvenir de ces trois êtres s’élevait en son esprit et lui donnait le courage de braver et de vaincre le danger. Et, sain et sauf, il rentrait à Luchon et se dirigeait, là-bas, vers la vieille tour de Castelviel où l’attendaient, près de l'âtre, une vieille femme et un enfant. Tout en songeant, il s’avance vers Trébons. Le jour est venu tout à fait. Sous le soleil levant, les montagnes s em pourprent ; lentement la vallée apparaît bai gnée de lumière. Le château resplendit aux premiers rayons de l’aurore. Des grappes d'or tombent sur le parc, sur les parterres des jardins, dans le calice im maculé des roses qui s’entr’ouvrent. Bosko gagne un petit bois et sur un banc de pierre il se repose de la longue route qu’il vient de parcourir. ^ ^ . . Tout à l'heure, la fenêtre de la chambre de la comtesse de Marigny va s’ouvrir ; tout à l'heure, il apercevra la jeune femme, pourra contempler quelques instants son visage tris te, ses magnifiques yeux.bleus presque tou jours humides de larmes. Peut-être aussi descendra-t-elle au parc ; et,...