Extrait du journal
Londres, 11 avril. — La Conférence des représentants des mineurs et des proprié taires de mines s’est réunie ce matin, à Il heures, au ministère du commerce. Elle était présidée par M. Lloyd George. Après une conférence, on peut dire que le conflit revient à son point de départ, c est-àdire que ce sont les mineurs et le gouverne ment qui sont en présence : les patrons ne se trouvent plus qu’en tiers. En effet, la cause initiale du conflit fut la suppression du contrôle du gouvernement et ipso facto celle de son assistance financière. Les patrons, sur ces entrefaites, se sont trouvés dans l’obligation de réduire les sa laires, les ouvriers ont refusé et les patrons n’ont pu accepter leurs conditions. Sur ces conditions, on a discuté pendant plusieurs jours, sans qu’ouvriers et patrons pussent s'entendre. A la dernière heure, au moment où la grève allait éclater, les représentants des mineurs et de ceux qui se solidarisaient avec eux, transports et chemins de fer et le gouvernement ont fait chacun un pas en avant. Les ouvriers ont commencé par faire deux importantes concessions concernant l’épui sement des eaux et l’attitude des grévistes au regard du bon ordre, suivies immédia tement de négociations préliminaires en vue de causer à nouveau avec les patrons. De son côté, le gouvernement a décidé qu’il rétablira temporairement l’aide financière qu’il avait retirée aux patrons. On se retrouve donc transporté au point où en était la situation, avant que le conflit n’éclatât et l’on va examiner comment met. tre au point la situation des mineurs et celle des patrons. Dans les deux camps en est optimisteJ Dès samedi, l’espoir renaissait ; hier, il persistait et ce matin, avant et après la conférence, il s’est renforcé assez sérieuse ment pour que certaines personnes en situa tion d’être au courant, très pessimistes il y a trois jours, deviennent très optimistes, allant même jusqu’à assurer que la grève n’aurait pas lieu. On peut dire, cette après-midi, ou'un im portant progrès a été fait et que l’on a les plus solides raisons d’être optimiste. La conférence de ce matin a eu encore plus d’importance, par le fait que M. Lloyd George, qui ne devait pas y assister, a dé cidé presque au dernier moment d’y être présent, montrant ainsi qu’il voulait que le problème fût résolu rapidement. Cette après-midi, on exprime, dans les deux camps, de l’optimisme et si l’on n’est pas sans réserves du côté gréviste, on y recon naît qu’il n’v a aucun danger de grève pour demain minuit et que le fait d’avoir évité cet événement, permet de dire que l’on a ga gné quelque chose. Ce ton, évidemment conciliant, est de bon augure....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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