Extrait du journal

équipages avec un autre personnel que celui des inscrits. Autant dire que, à la première réquisition, et en quelque cir constance que ce soit, il est contraint de tout céder. Du moins ne pourra-t-il attendre le salut que des complaisances du gouver nement. Vous savez, du reste, qu’elles sont intermittentes. Supposez-les seule ment tardives, ce peut être la ruine pour l’armateur, voire pour sa clientèle. Vous apercevez, dès lors, de quelle faute initiale découlent tous les maux dont souffrent nos grands ports. On a déchiré l'ancienne loi sans rien mettre à sa place. L’édifice de 1898 démoli, au lieu d'étudier les antagonismes restés debout et de les résoudre dans un texte rajeuni, on a livré le terrain nu aux instincts de de l’égoïsme particulier et de l'égoïsme de classe. Depuis, ils se battent presque sans arrêt et cette situation durera jusqu’à ce que le Parlement se soit décidé à faire une loi de pacification qui soit aussi une loi de justice, une loi qui donne à l’ou vrier tout son dû, tout en nous permet tant de conserver une marine. ALPHONSE HUMBERT. ~...