Extrait du journal

Dès 1775, les prédécesseurs de nos sa vants décidèrent, en séance, de ne jamais accorder la moindre attention à toute pro position qui leur serait soumise : 1° sur la question du mouvement perpétuel ; 2° sur celle de la quadrature du cercle ; 3° sur celle de la trisection de l’angle. Ce sont là, paraît-il, utopies pures et simples. Au xvme siècle, un donateur original avait affecté 125. OUü francs, somme énorme pour l’épo que, à la découverte de la solution rêvée de la quadrature du cercle. D’Alembert fut même assigné, comme au jourd’hui son successeur le chancelier Lippmann, pour se voir condamner par justice à examiner des propositions diverses au su jet du fameux problème. Il eut gain de cause,- comme l’Académie des sciences de nos " jours aura gain de cause devant Thémis, si le colonel Monteil la traîne au prétoire. La surface d'un cercle est autre chose que celle d’un carré. Prétendre qu’on peut établir l’égalité absolue entre les deux sur faces, c’est énoncer un problème insoluble. Ainsi s’expriment les savants de l’Institut depuis de longues années. Ajoutons que depuis un siècle,depuis l’ap parition de l'Encyclopédie, la grande masse des chercheurs, même les plus obstinés, s’est rangée à cet avis : la quadrature du cercle est impossible et celui qui s’acharne à l'établir perd son temps. En écoutant ses déductions, l’Académie perdrait le sien. CADEROUSSE....