Extrait du journal

l’opinion publique une satisfaction qu’elle réclamait impérieusement, en ne jugeant les choses qu’à travers ses émotions et ses sentiments surexcités par toute une suite d’erreurs judiciai res. Il a été aussi décidé que l’avocat serait, du commencement à la fin, à côté de son client. Au moment où cette décision allait être prise, j’ai fait remarquer ici môme qu’elle devrait avoir pour effet de vi'écr une catégorie nouvelle d’avocats, que le même défenseur ne pourrait assister un prévenu à la fois devant le juge d’instruction et à l’audience sous peine de sacrifier les intérêts d'autres justiciables et que s’il se créait un corps de spécialistes qui réopéreraient qu’au cours des instruc tions, il en résu Itérait que tout prévenu devrait avoir deux avocats, l’un pour la durée de l’instruction, l’autre pour lu plaidoirie. Ma prévision ne s’est pas qu’à demi réalisée. Le prévenu qui a pris un avocat l’a jugé digne de sa confiance cl a mis son espoir en lui; il veut donc le garder jusqu’au bout. Il en est résulté pour les membres du barreau, en toute affaire criminelle ou correc tionnelle, une tâche double, sans que leurs honoraires soient augmentés. D’autre part, appelés en même temps, à la même heure, chez le magistrat instructeur pour assister un client et à l’audience pour présen ter la délenso d’un autre, ils doivent nécessairement sacrifier l’un à l’autre. De la, prolongation de la durée des procédures déjà si longues et dom mage par conséquent pour les accu ses, sans compter que les avocats —...