Extrait du journal

de votre vers do La Fontaine : N’attachez aucun prix ù cette ombre qu’on appelle un grand nom ! — Ceci, madame, est une belle parole dans votre bouche. Il faut espérer toute fois, dans l'intérêt de certain jeune homme que la petite Maugrabin n’est pas dans vos idées. Le jeune homme en question, à l’autre bout de la table, faisait do son mieux pour amuser Pascaline,ayant reconnu déjà qu’il était peu facile do la troubler, moins encore de l’éblouir. Elle s’amusait, au con traire, des moindres choses, comme une enfant,et riait de tout son cœur, oubliant la duchesse, les millions paternels et sa belle robe neuve, dessinée la veille chez la couturière par le correspondant d’un journal de New-York. — il faut avouer, dit-elle entre deux éclats do rire, qu’un Français n’a pas son pareil pour la gaieté. — Voyez-vous cela ? s’écria Charles.Comme si nous avions nos pareils pour quel que chose en ce monde! — Rien ne doit égaler, pour le cœur d’un bon patriote, la douceur d’une telle conviction. Avez-vous voyagé, monsieur ? — Voyagé ? Seigneur ! On voit que vous ne connaissez pas ma famille. ' — Et bien, ne voyagez jamais ! Vous resterez convaincu non seulement que votre pays est le premier, ce qui est flat teur,mais encore qu’il est le seul, ce qui est rassurant. — De bonne foi, pour quelle raison me donnerais-je la peine de courir cet uni vers ? Tout ce qu’il contient de bon et de jt>eau vient à moi. Ai-jebesoia de voyager,...