Extrait du journal
ple se réveillera, il écrasera sous son large pied quel» que nouveau citoyen de Lilliput. (Applaudissements.) M. Le Hérissé demande l’avis du gouvernement. La clôture est prononcée. La Chambre décide qu’elle passera à la discussion des articles. M. Le Hérissé développe un contre-projet portant 3u il est interdit au général Boulanger de se présenter ans une circonscription quelconque, de déclare* inamovible tous les députés qui ont voté les pour» suites contre le général Boulanger, et de punir du ba» nissement tout citoyen qui aura voté pour le général Boulanger. (Rires et applaudissements à Droite). M. Boissy d’Anglas rappelle que M. Le Hérissât lorsqu'il était a 1b Gauche radicale, a présente une proposition ayant pour but d’empêcher," pour la pré sidence de la République, les candidatures militai res. Seulement à ce moment M.Le Hérissé visait le gé néral Saussier.(Applaudissements et rires à Gauche.# M. Le Hérissé dit qu’il est certain que les gens qui sont au banc des ministres feront tout ce qu’ils pourront pour se faire réélire. (Bruit.) M. Pichon dit que c’est sur un autre banc que le général Boulanger devra comparaître. LA CENSURE AVEC EXCLUSION JH. I.e Hérissé répond qu’il y au banc des mini». ) très des hommes qui devraient aller s’asseoir sur lea bancs de la cour d assises. La Chambre, consultée, prononce contre M, Le Hé» rissé la censure avec exclusion. M. le Président invite M. le Hérissé a quitter ia salle. M. Le Hérissé refuse de quitter la tribune. 111. le Président annonce qu’il va lever la séance*' et qu'elle sera reprise dans un quart d’heure. SUSPENSION DE SÉANCE La séance, suspendue à 4 heures 25, est reprise a 5 heures moins 20 minutes. M. le Président dit que la question préalable est demandée sur le contre-projet de M. Le Hérissé. (Bruit). M. Duchesne.qui interrompt,est rappelé à l’ordre. La question préalable est mise aux voix : à la majo rité de 335 voix contre 165, sur 500 votants, elle est adoptée. M. de Jouvencel. sur l’article premier, qui inter dit d’être candidat dans plus d'une circonscription, dit que la chambre va finir par une faute qui sera la plus grande de toutes. Discours de M. Jaurès M. Jaurès dit qu’un projet de cette nature aurait besoin d’être justifié à la tribune.il y a des hommes qui essaient de déshonorer, par le tumulte, les der nières séances de cette Assemblée, et l’on verra les microbes dénoncer la maladie. (Rires.) Le projet sera inefficace. Veut-on empêcher qu'un certain person nage soit nommé 60 ou 70 fois, il ne pourrait pas occu< per plusieurs sièges ; c'est une manifestation qu'on veut empêcher, mais on aura a annuler des bulletins; l'effet serait le même. Le boulangisme perdra ses alliés de Droite s il conserve la révision dans son pro gramme; s’il v renonce, il perdra ses alliés de Gauche. Mais pour rallier toutes ses forces, le parti républi cain a besoin de garder intacts ses principes auxquels le projet porterait atteinte. Discours de M. Brisson M. Brisson dit que M. Jaurès, en demandant de faire appel simplement à la confiance du suffrage universel, lui rappelait Lamartine demandant à l’As semblée nationale de donnera ce même suffrage uni versel la nomination du président de la République, On sait ce qui est arrive. (Vifs applaudissements &. Gauche.) Tel a été le début du complot napoléonien, et le jour où on propose de défendre la liberté contre le péril, Michel de Bourges disait : « Contentez-vous de cette sentinelle qui s’appelle le peuple. » Eh bien 1 ce jour-là cette sentinelle ne s’est pas montrée et la République a été étranglée. (Vifs applaudissements). La chambre n a pas le droit d'abriter sa personna lité derrière une sentinelle invisible ; elle a le devoir, d’abord de défendre la liberté par la légalité, et si cela ne suffit pas, elle aura le devoir de se faire tuer pour elle. (Vifs applaudissements à Gauche). La majorité déposera aujourd’hui son bulletin dan» l’urne eii faveur de la proposition de loi qui lui est soumise, comme elle prendra demain l’arme s’il est nécessaire pour défendre la liberté. (Vifs applaudis sements à Gauche). L’orateur, de retour à son banc, reçoit les félicita tion de ses collègues. L’article premier de la proposition de loi est mis aux voix. A la majorité de 295 voix contre 231, sur 532 votants, il est adopté. Les derniers articles sont adoptés sans discussion.' Vote sur l'Ensemble du Projet A la majorité de 301 voix contre 229, sur 544 vo tants, l'ensemble de la proposition de loi est adopté. M. Mailler île Montjau demande l’affichage du. discours de M. Brisson dans toutes les communes de France....
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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