Extrait du journal

— SI nous les recevons, mon cher. J’admire ta confiance 1 — Nous les recevrons, mon bon Léon, fol de Normand 1 Ce n’est pas ça qui me tourmente. Veux-tu savoir ce qui m'embarrasse ? — Fais comme si je le voulais. — Je me demande où, en si peu de temps, je vais trouver deux paires do culottes dont une capable d’enfermer tes forints athlétiques, mon bon Boule. Et surtout des bas qui ne cra quent pas aux coutures quand tu t'efforceras d’y engager tes mollets. — Des eu... dit l’athlète. Sa pensée n’osa aller plus loin. En quelques paroles qui l’abasourdirent, mais qui étaient nettes et impérieuses, comme des commandements jetés d’une passerelle au personnel de la machine, Léon Boule apprit qu’il était aussi impossible d’entrer au lever du roi sans culottes courtes que de descendre sous la mer sans scaphandre. L’admiration qu’il éprouvait, sans 1 avouer, pour l’esprit In ventif de son compagnon,éclata quand Le Bri quire ordonna : — Premier temps ; nous sautons dans un cab et nous gagnons l’hôtel. Deuxième temps : nous enfilons nos chemises blanches, nos gi lets, et nos habits. Troisième temps : nous boutonnons nos pantalons à titre provisoire. Quatrième temps : nous ressentons dans le cab. Cinquième temps : nous débarquons chez Cox, le grand costumier King Street. Tout ça c’est dans notre rayon. Sixième temps : tu es saies une paire de bas, tu la crèves... Tu en enfiles une autre, tu trouves chaussure à ton pied. Septième temps : tu suspends tes culot tes. Huitième temps : nous remontons dans le cab. Neuvième temps : nous nous présentons au lever du roi, et le chef du protocole nous prend pour une ambassade extraordinaire. —- Et dixième temps, je t’embrasse, dit le bon Boule, qui pleurait de tendresse. Il ouvrit les bras et y enferma son compa gnon. de sorte une doa ceus cxnvani >...