Extrait du journal

qu’au moulin lui-mèuie. Ah 1 mais tu sais, on n’est bête qu'une fois, et j’en ai assez de faire des affaires avec ce freluquet I Après mes champs, il voudrait mu fille, et avec de l’argent encore !... Ah ! non, ah 1 non, qu’il ne remette pas les pieds au moulin... 11 s’échauffait en parlant et élevait la voix, tout de suite empoigné par sa rancune de paysan qui croit qu’on s’est joué de lui. De sa place, le Faucheux tendait son oreille fine habituée aux -écoutes. — Alors, c’est toi qui ne veux pas, fit Clau dine déçue.., moi qui espérais que maman seule refusait... — Tu tiens donc à avoir ce citadin pour beau-frère 7 — Oh ! moi, ça m’est égal ; mais c’est pour Anne et d’abord on t’a trompé, il consent à l’épouser sans dot. — Comment sais-tu cela 7 Ta mère avait dit qu’elle ne vous en parlerait-pas. — J’ai écouté derrière la porte et j’ai tout entendu ; il tient à Anne, ce Julien, et il l’épou sera même sans argent, j’en suis sûre, abso lument sûre. — Ah ! les filles..-, les filles ! s’écria le meunier que les ruses de Claudine amusaient toujours, fiez-vous donc à elles l Je vois que Monique ne m’a pas tout dit, ce qui ne m’étonne guère de sa part, d’ailleurs cela ne change rien aux choses. Qu’estrce que tu veux, en somme ? — Je veux qu’on laisse Anne épouser M., Larré, parce qu’elle l’aime, et que si on l’en empêche, elle tombera malade et elle en mourra. — Ah I pour le coup voici bien une autre chanson et que je n’avais jamais entendue. Elle l’aime !..., en voilà une histoire ! Eh bien! elle l’oubliera... un beau merle cependant avec sa raie de côté et ses bottes vernies I — C’est méchant ce que- tu dis là, fit Clau dine attristée, et tu as bien tort de ne pas me prendre au sérieux { si tu avais jru Anne, hier...