Extrait du journal

est, d’autant plus que nous avons de la peine à nous figurerM.de Fourtou, comme voulant sans cesse marcher plus avant dans la voie delà réaction, et M. de Broglie comme vou lant sans cesse entraîner son collègue dans la voie des concessions les plus liberales. Les passages antérieurs de ces deux hommes d’Etat au pouvoir rendent invraisemblables les prétendues révélations faites ces jour»-d par des amis maladroits. La vérité est peut-être que le parti bona partiste s’impatiente, qu’il trouve l’attente trop longue, qu’il n’est qu’incomplètement rassuré sur l’issue finale de la campagne du 16 mai,et qu’il voudrait brusquer la situa tion dans l’espoir de la faire tourner à son avantage. En affirmant qu’il existe des divisions dans le cabinet, ce parti espère les créer au cas où elles n’existeraient pas ; en réclamant la re traite de l’un desjministres,il espère dégoûter celui-ci du pouvoir et l’amener à céder sa place à un homme qui lui serait plus complè tement dévoué, qui ferait triompher dans le cabinet sa politique, à l’exclusion de la poli tique des autres coalisés. C’est sans doute aussi parce que ce parti voit sa cause fortement compromise, qu’il voudrait que l’on employât, à son profit, bien entendu, les moyens extrêmes, tels que l’état de siège ; mais nous avons trop de confiance dans la vigilance des autres partis, pour croire qu’ils se laisseront prendre à ce piège et qu’ils laisseront escamoter le 16 mai sous leurs yeux....