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Le Petit Marseillais, 16 août 1877

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Le Petit Marseillais
16 août 1877


Extrait du journal

- Ceci n’est qu’un des points de vue de la qaestion : il reste le point de vue moral, qui n’est pas moins grave. Quand les enfants ont passé ainsi deux mois à vagabonder, à foire toutes les sottises et les méchancetés imagi nables, ils ont peu de dispositions pour se remettre au travail ; Us rapportent, en outre, à l’école, comme dans leurs familles, des ha bitudes vicieuses, que leur éducation ulté rieure est souvent impuissante à leur foire perdre. Tous les mauvais instincts de l’enfance se développent pendant cette période des va cances, qui malheureusement pour beaucoup dure toute l’année. C’est à ces dangers que le conseil munici pal de Paris a cru obvier en établissant des classes pendant tonte la durée des vacances pour les élèves des écoles primaires, Cette mesure est excellente dans le prin cipe, et nons souhaitons que la ville de Mar seille prenne, pour les enfants de nos écoles primaires, une mesure analogue; il semble même qu’en cette circonstance Marseille eût dû donner l’exemple, car, soit influence du climat, soit toute autre cause, les gamins ont chez nous des tempéraments qui ont besoin d’une surveillance encore plus sévèrequ’ailleurs. Malheureusement, nous craignons que la mesure adoptée à Paris soit Insuffisante, car bon nombre de parents ne voudront peut-être pas priver leurs enfants des va cances, et les enfants qui n’iront pas à l’école en détourneront aisément ceux qui auraient le désir de la fréquenter. D’ailleurs, à proprement parler, le vacan ces des écoles primaires durent au moins tout l’été, car, dans cette saison, la longueur des jours et la courte durée de la classe lais sent aux enfants toute facilité pour anticiper largement sur le temps des vacances. C’est donc plutôt dans une modification progressive du régime des écoles primaires, peut-être plus onereuse pour les villes, mais féconde en résultats moraux et matériels, que l’on pourrait, petit à petit, limiter, dans la mesure du possible, le vagabondage de la petite population des écoles primaires. Cette réforme, le conseil municipal de Pa ris va l’étudier, mais nous voudrions que, concurrement avec celui-ci, les municipalités des grandes villes cherchassent le ipeilleur moyen de faire cesser un mal réel, et dont l’opinion publique se plaint chaque jour plus vivement....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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