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Le Petit Marseillais, 15 janvier 1887

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Le Petit Marseillais
15 janvier 1887


Extrait du journal

— Et maintenant, elle demeure? — Oh ! pas loin d’ici... Dans un petit village qui s’appelle Pusy... — A quelle distance? — Quatre kilomètres tout au plus, trois quarts d’heure de chemin à pied... monsieur pourra aller jusque-là demain en se promenant,la route est tout unie, et avec la gelée il fait bon marcher. — j’irai certainement demain. — Est-ce que monsieur voudrait proposer un nourrisson a Claudine Charvet ? — C’est mon intention, si elle s’occupe encore d’élever des enfants. — Toujours, monsieur... au biberon, bien en tendu. — Elle ne doit plus être jeune? — Une cinquantaine d’années, pas davantage. — Elle est pauvre, sans doute ? — Excusez-moi, monsieur...— Claudine, sans être riche, est fort à son aise... — Elle a du bien au soleil sur le territoire de Vie et sur celui de Pusy, la maison qu’elle habite est à elle... Et tout cela gagné honnêtement. — C’est une brave femme, Claudine, et qui n’a qu’un seul tort... — Lequel ? — C’est d’avoir une fille qui fait la cocotte à Paris, et qui depuis la mort de son père n’a point donne signe de vie .. — C’est fâcheux assurément, — répliqua Mau rice, — mais ce n’est pas la faute de Mm* Char vet... — Aussi je ne songe guère à le lui repro cher... — Monsieur, voici votre bifteck. La grande salle de l’auberge du Cheval-Rouge servait de lieu de réunion aux bonnes gens de Vic-sur-Braisnes, qui venaient le soir y jouer aux cartes en buvant de la bière. Quelques consommateurs arrivèrent et la conversation tut interrompue, à la vive* satis faction de Maurice qui n’avait plus rien à ap prendre. Il avait quitté son lit plutôt que de coutume et la fatigue résultant du voyage se faisait’ sentir. Son repas fini, il prit du café, but deux ou trois petits verres de kirsch, fuma un cigare au coin du feu et monta se coucher. Le lendemain, à neuf heures du matin,il était debout....

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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