Extrait du journal

[stérieuse à des objets inanimés que l’imagination âmes simples dote d’une foute de propriétés îfaisantes ou nuisibles. rC’est le préjugé ridicule, le plus dangereux de >us, car c’est celui qui a le plus de prise sur l’es prit naïf des hommes que l’éducation n’a point encore prémuni. De ce nombre et pour citer seu lement les principaux, mentionnons les suivants : Un couteau donné coupe l’amitié. — Il ne faut jamais mettre les couteaux en croix, ni marcher sur des fétus croisés. —Grand malheur, un mi roir cassé, une salière répandue, un pain renversé. — Deux fourchettes croisées sont l’indice d’un sinistre prochain. Avons nous besoin de faire sentir à nos lecteurs intelligents tout ce qu’il y a de puéril au fond de pareilles superstitions. Continuons nos exemples : Quand on travaille à l’aiguille les jeudis et les samedis après midi, on fait souffrir Jésus-Christ et pleurer la Ste-Vierge— les chemises qu’on fait le vendredi attirent les poux. — Le fil filé le jour du Carnaval est mangé des souris. — Certaines gens trempent un balai dans l’eau pour faire pleuvoir. — Malheureux qui chausse le pied droit le premier. — 11 y a des gens qui jettent la crémaillère hors du logis pour avoir du beau temps; — d’autres touchent avec les dents une dent de pendu ou un os de mort pour guérir le mal de dents. — Ceux-ci se mettent au cou deux noyaux d’aveline, joints ensemble contre la dislo cation des membres, etc., etc...