Extrait du journal

A MARSEILLE Notre sympathique collaborateur, M. Armand Silvestre, officiellement convié à venir assister aux fêtes de Marseille, ne peut se rendre à l’aimable invitation qui lui a été adressée. Mais, sensible à cet appel si gracieux, il a voulu, dans la langue qui lui est le plus naturelle — et qui est si fort appréciée par nos lecteurs — adresser ses remercie ments à la municipalité, au Syndicat de la presse et à tous les amis qui ont songé à l’appeler parmi nous, pour se joindre à nos réjouissances commémoratives. Et voici ce que lui dicte ce cœur qui sait si bien vibrer pour notre chère Marseille : I Le monde te salue, ô cité fortunée, Qui, sur ces bords, depuis deux mille cinq cents ans, Mis ton pied de granit que, de ses flots luisants, Baigne amoureusement la Méditerranée. Reflet occidental de l'Orient vermeil, Phocéenne cité qu'entoure un long mystère Et qu'en un jour d'hymen, dont tressaillit la Terre, Fit surgir de la Mer un baiser du Soleil ! Car, sous leurs fronts hautains, ils t'apportaient la flamme Dont Prométhée osa le vol audacieux, Les exilés d'Hellade et, sous tes nouveaux deux, De leurs dieux, comme un phare, ils allumèrent Pâme, — O clarté dont le Temps ne te put dévêtir ! — Les siècles, dont partout ailleurs le vent corrode, Usèrent, sous tes pas, la puissance de Rhode, La splendeur de Carthage et la pourpre de Tyr ! C’est, qu’en tes flancs, coulait la sève originelle Du sol aimé des dieux, où naquit la Beauté, Et, tout ce que de Gloire et d’immortalité, Toute chose qui vient de Grèce porte en elle ! 0 Fille de la Mer dont les vagues sont sœurs De celles qui berçaient les îles d’Ionie, Et, comme en un berceau de fleurs et d'harmonie, Roulèrent jusqu'à nous leurs lointaines douceurs ! II...