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Le Petit Marseillais, 16 novembre 1923

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Le Petit Marseillais
16 novembre 1923


Extrait du journal

arrondissements), mais dans un très grand nombre. Ces préfets non officiels, les Whips les consultent naturellement quand le premier ministre songe à la dissolution, comme M. Maunoury,.en ce moment, doit interroger les préfets français sur les dispositions de l’opinion publique — et leurs rapports sont pris en grande considération à la Trésorerie. Quand le premier ministre a pris son parti, personne n’en a connaissance avant la publication de l’ordonnance de disso lution. C’est un secret entre le roi et lui et les confidents qu'il a bien voulu prendre. Voici comment les choses se passent : Le premier ministre a fait un rapport au roi qu’il a teiminé par le conseil, toujours « très humblement » donné à Sa Majesté de renvoyer devant les électeurs le représentant de ses fidèles Communes. Cette ordonnance n’est pas rendue dans le Conseil privé qui est le Cabinet siégeant comme pouvoir exécutif, sous la présidence du roi. L’affaire de la dissolution se règle entre le roi et le premier ministre ; autrement dit elle est réglée par le premier ministre tout seul, car jamais le roi ne repousse les « conseils » du chef de son gouvernement. Il serait irrespectueux de dire que ces conseils sont des injonctions ; aussi, les Anglais, qui ont un grand respect pour Sa Majesté, ne le disent-ils pas. Mais qu’est-ce qu’un conseil que l’on n’a pais la force ni le droit de repousser ? Les choses étant arrangées ainsi par l’usage, une ordonnance de dissolution peut tomber comme une bombe sur le monde politique sans que personne ait été pressenti. Et pas un Anglais n’élève la voix pour accuser le premier ministre de faire un coup d’Etat. Les Anglais ont le bon sens que nous n’avons pas encore acquis : 1* De ne pas considérer la fonction de député comme un bien privé, dont pendant un certain nombre d’années le titulaire ne peut pas être exproprié ; 2° De ne pas considérer qu’on offense la nation quand on lui demande d’indi quer, entre plusieurs politiques qui se proposent, celle qui a ses préférences. Chez nous — pauvres chez nous I — il prévaut des opinions contraires. La durée de la législature est normale ment de quatre ans. Les députés peuvent l’allonger ; mais si on la raccourcit, ils se mettent à crier qu’on les vole. Aux élections générales, le suffrage uni versel vote pour ou contre une certaine politique ; mais il peut se produire, avant l’expiration légale de la législature (quatre ans), tel ou tel événement qui n’avait pas pu être prévu au moment de l’élection générale et qui pose un pro blème sur lequel le suffrage universel n’a pas dit son mot. En France, si vous osez émettre l’idée qu’on pourrait peut-être demander à la nation de prononcer le mot, de donner son mot d’ordre, vous serez immédiatement conspué — et, suprême injure, sous certaines plumes, — on vous appellera Césarien......

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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