Extrait du journal
en février 1848.) Les rues sont dépavées, on élève des barricades, on incendie des postes militaires, on pille les boutiques d’armuriers, les ouvriers s’arment de barres de fer, la lutte devient ardente, sous la direction improvisée d’étudiants. Le désarroi du gouvernement, qui donne des ordres contradictoires, favorise l’insurrection. Le roi reste stupéfait, avec la forte organisation dont il dispose, des rapides progrès des révolutionnaires. Il avait tout prévu, sauf ce conflit violent entre le peuple et la couronne. Il se croit perdu. Il fait cesser le feu des soldats et il lance une proclamation singulière, demandant, « ail nom de la reine, malade et bouleversée par ces événements », l’apaisement. Mais les Berlinois posent leurs conditions, dont la première est que les troupes soient éloignées et remplacées par une garde bourgeoise. Il cède sur tous les points, et on le voit, du haut de son balcon,saluer les morts que l’on avait traînés, dans des charrettes, sous ses fenêtres et leur promettre des funérailles solennelles, tandis que les soldats tués seront enterrés clandestinement. Il se pare des couleurs populaires, fait amende honorable, jure d’accorder toutes les libertés politiques. Il semble converti aux idées libérales. Il reçoit des députa tions, il donne l’accolade aux plus exaltés. L’un d'eux, nommé Urban, exige que le roi se montre à côté de lui, pendant qu’il agite au-dessus de sa tête une bannière. Mais la bannière, fraîche ment peinte aux emblèmes imposés au souverain, s’applique sur l’uniforme de Frédéric-Guillaume, qui, avec quelque présence d’esprit, déclare qu’il trouve là un symbole d’union...Les serments du roi ne l’empêchèrent pas, quand il se crut le plus fort, de faire envahir l’Assemblée nationale de Prusse par ses grenadiers, et de rappeler son fils — le futur Guillaume Ier — qu’il avait dû envoyer en exil, car c’était lui qu’on appelait le « prince Mitraille », qui avait été l’âme de la résistance. Les Hohenzollern de toute époque n’en ont jamais été à un mensonge près, et le roi reprit toutes les promesses qu’il put reprendre. Mais il disait expressivement, plus tard, en parlant de ces journées : « A ce moment-là, nous étions couchés sur le ventre. » * Du moins, à cette époque, y avait-il deux camps bien tranchés, et se battait-orf’ pour des rêves généreux. Ce n’était pas la louche mêlée actuelle d’ambitions èt„ d’intérêts., PAUL’ GINISTY.,...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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