Extrait du journal

L’officier remarqua que sa compagne fris sonnait sous les baisers glacés de la brise, toujours âpre pendant les dernières soirées d’août. Il l’enveloppa de sa pèlerine et la jeune femme dit bientôt : —- Je n’ai plus froid. Ils passèrent devant maints mausolées et arrivèrent au pied du mur. Neubourg saisit son amie dans ses bras robustes et l’aida à le franchir. Une minute après, tous deux marchaient sur le chemin qui conduit à la ville, avec au tant de rapidité que le permettait i’état de santé dont souffrait Marie, — la ressuscitée ! Gérard la menait dans l’ancienne maison de ses parents, où il conservait un pied-àterre pour ses séjours à Mulhouse. Il pourrait y procurer à la jeune femme tout ce qui serait nécessaire pour le voyage de Colmar, qu’il voulait entreprendre avec elle, dès le lendemain soir. — Où me conduisez-vous, Gérard? demanda la baronne. Dans un asile sûr, où vous n’aurez rien à •raindre. — vous ne me ramenez pas à la villa Bonheur ? — Non... Je vous en éloigne, au contraire. Nous suivons le chemin opposé. — Gérard, mon devoir me commande de retourner près de mon mari... Et ma fille ? — votre fille, chère âme, vous la reverrez bientôt... Quant à votre mari, il ne compte pas davantage pour vous, désormais, que vous ne comptez pour lui. Mme la baronne de Robertsau n’est plus... Elle a cessé d’exis ter pour les hommes......