Extrait du journal

Le Testament Volé — Que va-t-il donc m’arriver ? fit-elle ; je sens que mon cœur se serre de plus en plus ! Dieu, un malheur est sur ma tête, bien sur i Je tremble 1 Pourquoi Antoine n est-il pas re venu ? Benoîte était une fille des champs aux puis santes mamelles, aux hanches larges, lourde en apparence, mais vive et alerte, pourtant. Elle était belle, en son genre, par la douceur de ses grands yeux bleus ; par 1 agrément de Si bouche bien dessinée et aux lèvres fortes, rouges comme le sang fumeux d un bœuf qu’un vient d’abattre ; par l’expression de sa physionomie, aux traits gros, mais réguliers ; par l’opulence de sa chevelure noire, crépue comme celle d’une mulâtresse ; enfin, par la vigueur de ses formes, qui avaient atteint leur ccmplet développement. Elle portait une robe en laine noire, droite, simple, sans retroussis ni ornements. Son anneau de mariage brillait à l’annulaire*de sa main gauche, et elle avait au cou une petite cli ai ne d’or à laquelle une croix à la Jeannette était suspendue : c’était toute sa parU,ï’out à coup, la porte s’ouvrit ; un homme entra. , ,, . C’était Romain Maquart. ...... A sa vue le visage de Benoîte devint livide. _‘ouf ''quel temps ! fit Maquart, en ôtant son chapeau et son manteau qu’il secoua pour en faire tomber la neige qui les couvrait. Je ne serais certes pas venu par un temps pareil si ie n’avais promis, formellement, à Antoine, que je fêterais les Rois avec vous. De vrai il était venu, surtout pour toucher j’intérêt de l’argent qu’il avait jadis prêté à Antoine*...