Extrait du journal

Surgis de l’urne limouxaine, Védrines, nom qui chante clair î C’est une gloire noble et sains Qu’être le député de l’air 1 Monter sur des ailes de toile, Et puis descendre au Parlement Pour y représenter l’étoile Qui brille dans le firmament 1 Quel Jaurès ne ferait point taire Le personnage officiel Qui représente sur la terre Les arrondissements du ciel ? O l’inénarrable fortune ! Etre le député tombé Et des montagnes de la lune Et des archipels de Phébé 1 Parler — métier des plus augustes —« Au nom des constellations, Présenter aux Chambres leurs justes, Justes revendications ! Etre celui qui, sans colère, —• Au Parlement il fait défaut —« Dans les discussions peu claires, Jette des lumières d’en haut I O gloire dont on est fort aise ! Etre celui qui, doux et fièr, Peut, dans une Chambre française, Parler au nom de Jupiter I Parler pour Pallas, pour Saturne, Et trouver — quel point terminus I — Le mandat au fond de cette urne, D’aller représenter Vénus I Savoir — divine connaissance Qu’ignorent les Flammarions — Si c’est là-haut que prend naissance Le vent des révolutions 1 Ah ! que le Parlement l’accueille, Celui pour qui, choix sans pareil, On peut créer ce portefeuille : Le ministère du Soleil I Oui, nous saluerons sa venue, Nous le louerons dans les journaux, Cet homme qui peut, dans la nue, Tracer des chemins vicinaux I Qui, dans son allure hautaine, Peut faire, au-dessus des Atlas, D’un blanc nuage une fontaine, Et d’une étoile un bec de gaz 1 Et, grâce à son expérience. Peut, chassant nos lourds cauchemars, Signer des traités d’alliance Jusqu’avec la planète Mars I Limouxains, faut-il qu’il vous aime, Des plaines d’en-haut fugitif, Pour vouloir tomber du ciel même Dans notre enfer législatif ! XAVIER MAUNIER....