Extrait du journal

afin que ne fût jamais connu le secret de cette faute l , , Quel châtiment que cette vie à deux, que cette vie côte à côte avec l’homme en qui elle voyait le meurtrier du docteur 1 Dans les premiers temps qui suivirent ces deux journées pendant lesquelle se passèrent les incidents de ce drame, il ne lui fut pas trop difficile d'éviter la présence de son mari. Mie prétexta des malaises successifs, resta enfermée dans sa chambre, ne laissant entrer personne et se faisant servir chez elle. A plusieurs reprises, son mari vint frapper à sa porte. Elle refusa. Et de sa fenêtre elle le vit, étant descendu dans les jardins, errer par les allées, lourde ment, avec une attitude tantôt de fatigue, tantôt de surexcitation soudaine qu’elle ne lui avait iamaia vue. Parfois il se retournait, il regardait du côté de l’appartement de sa femme longue ment , avec une singulière persistance, et ^Alors^elle laissait retomber le rideau et s’éloignait pour qu’il ne la vit pas, pour qu’il ne se crût pas autorisé à venir chez elle. Mais elle ne pouvait ainsi, indéfiniment, prétexter de ces malaises. 11 fallut bien que Clotilde reprit la vie d’au trefois. Elle l’atténua, cette vie, en sortant beaucoup, en faisant des visites, en recevant, de façon à éviter d’être seule avec son mari le moins possible. Mais elle avait beau faire, il arrivait tou jours — inéluctablement — le moment où, dans le joli et élégant château tout à coup vide de ses invités, redevenu calme et silen cieux, elle se retrouvait devant Hubert du Thlellay. Il était très triste. Scs yeux imploraient Clotilde, lui deman daient un mot d'amour ou d’amttié. A plusieurs reprises, U lui dit comme vaincu et à bout d’eûoruu...