Extrait du journal
Le Français est né frondeur, c’est convenu, et c’est vrai : ce qui ne saurait se dire ae toute convention. Avec le temps, la fronde, un peu dangereuse déjà, mais spirituelle et aimable, est devenue de la blague, qui souvent est chose bien sotte et bien grosse, voire grossière. La blague enfin, dans cer tains esprits venimeux, s’est tournée en haineux dénigrement de tout ce que, traditionnellement, l’homme a été élevé à respecter. La religion, la vertu, la patrie, l’honneur, l’amour — que n’a-t-on point bafoué en cette fin de siècle '? La plus récente tète de turc de cette fureur destructrice c’est l’armée. Mais cette fois le torrent de boue est venu se heurter au mur inébranlable du sentiment national. Ce n’est pas uniquement du patriotisme que je parle. L’armée,est grande parce qu’elle défend au prix de son sang nos foyers et nos libertés, parce qu’elle tient haut et ferme le drapeau du pays, symbole de fierté et d’honneur, mais aussi parce qu’elle est l’incorruptible gar dienne d’un trésor de précieuses énergies et de très nobles vertus : la fermeté, le sang-froid, la patience, l’ab négation,l’intrépidité,l’esprit de solida rité, de devoir et de sacrifice, la prati que des responsabilités, l’art merveil leux de commander et- celui admira ble d’obéir. Et l’armée, c’est le soldat sans doute, mais c’est surtout l’officier, les héros Dbscurs qui tombent dans le rang ; ils sont créés par l’éducation, la disci pline, l’exemple ; c’est de la main de leurs chefs qu’est pétrie leur généreuse argile. Voilà pourquoi dans tout hommage -endu aux braves gens qui, sans gloire personnelle , remplissent leur humble devoir, toujours l’armée sera personnifiée par le corps d’officiers. Et ses détracteurs auront beau pro tester hypocritement de leur respect pour le soldat : qui insulte l’armée l’insulte. Eh bien ! chez nous, en dépit de quelques malveillances isolées, le militaire est populaire. Dans les hau tes classes, obtout temps ont été en faveur les fatigues et les périls de la -arrière des armes. Dans les familles Je modeste condition, compter un offi cier parmi les siens est une fierté. Si le ne craignais de froisser les suscep tibilités démocratiques, je dirais que gela confère une noblesse. Et pourquoi pas i Le légitime orgueil d’avoir un père célèbre ou un glorieux aïeul est une forme du sentiment aristocratique clans ce qu’il a de bon. Et même à demeurer sur le terrain, aujourd’hui platonique, des castes, toute noblesse, à l’origine, est venue de l’épée. Au temps où une partie seulement de la nation passait sous les drapeaux, l’homme qui avait servi en rapportait tu village un prestige; le sous-officier retiré après plusieurs congés était une manière de personnage. A l’époque le la Restauration, les...
À propos
Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.
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