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Le Petit Marseillais, 18 mars 1896

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Le Petit Marseillais
18 mars 1896


Extrait du journal

une si belle fête intellectuelle et morale, il y a quelques mois. Si j’avais été prévenu assez tôt, je vous aurais prié de me mettre à môme de dire ce que vous avez fait à Marseille. Le mouve ment en faveur des maisons à bon marché n’était pas encore très pro noncé en France lorsque j’étais l’hôte assidu de Marseille, il y a un demisiècle. On ne faisait rien à Marseille dans ce temps-là sans que je le susse un des premiers, car j’aime Marseille de toute la force de mes deux passions, qui sont la mer et le soleil. A présent, je suis obligé d’aller aux renseignements, de faire une enquête. Savez-vous que c’est une étrange chose qu’il ait fallu tant de temps pour apprendre aux hommes à se men loger? Allez voir les demeures les plus somptueuses d’abord : les salles et les galeries sont magnifiques; les locaux où l’on vit sont déplorables. Je n’ose dire ce qui manquait;, mais là, man quait absolument au palais des Tuile ries, quand Louis-Philippe s’y installa, en 1830. On remplaçait cela, sous Louis XIV,par un engin connu sous le nom de chaise d’affaires. Nos rois en étaient là ; où en étaient nos paysans et nos ouvriers? Il a fallu un siècle de phi losophie et un siècle de révolution pour que l’on comprît qu’on pouvait faire un homme avec de l’espace, de l’air et de la lumière et que, dans les petits réduits humides et obscurs où nos pères gémissaient, on ne pouvait pro duire que des souffreteux. Chose étrange! il n’en coûte pas plus pour faire une bonne maison, fraîche en été, chaude en hiver, où l’air est fréquem ment renouvelé et où l’on sent le plaisir de vivre, que pour construire un galetas infect; et c est à peine si le prix d’acquisition, réparti sur quinze ou vingt années, est plus élevé que le prix de la location. O malheureux que je suis! Voilà plus de cinquante ans que je demeure dans la même maison et je l’aurais payée trois fois, rien qu’avec le prix de mon loyer, si on lui li...

À propos

Fondé en 1868 par Toussaint Samat, Lazare Peirron et Gustave Bourrageas, Le Petit Marseillais était le plus grand quotidien de Marseille, affichant un tirage de plus de 150 000 exemplaires en 1914. D'abord républicain radical, le journal s'avéra de plus en plus modéré au fil des ans. Dans un premier temps très local, il fut l’un des premiers journaux à publier dans la presse des récits de procès judiciaires sensationnels dès 1869, avant de s’ouvrir aux actualités internationales.

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