Extrait du journal

Nous revenons une dernière fois sur l’élection du Var, parce qu’elle nous intéresse tous, membres de la grande famille républicaine française, parce que le pays tout entier attend du verdict de nos amis de Draguignan la condamnation définitive de celui que l’opinion publi que a déjà frappé. Il parait que les chances de M. Cle menceau ne tiennent plus qu’aux fils du fonctionnarisme local. Grâce à la faiblesse de nos gouvernants, Clemen ceau a pu peupler le département de ses créatures qui, aujourd’hui, tiennent pres que seuls la campagne en sa faveur et tentent par tous les moyens, licites ou illicites — et parmi ces moyens, la ter reur — de défendre une position si généralement compromise. Nous attendons des républicains du Var un effort définitif pour rompre ce faisceau des forces officielles se dressant en dernier obstacle en face de la vindicte électorale. Et il faudrait que cette race forte et fière des républicains du Var fût bien dégénérée, que les fils de ces terribles défenseurs du droit et de la justice, qui surent si valeureusement tenir tête aux soldats du Deux-Décembre, eussent perdu la mémoire des grands exemples de leurs aïeux, pour trembler devant quel ques fonctionnaires défendant avec Clémenceau leurs places et se laisser docile ment conduire au vote comme un vil troupeau de moutons. Mais cela n’est pas, les enfants sont ce que furent les pères. Demain, justice définitive sera faite de celui qui ne fut rien qu’une ambition égoïste et désor donnée, qui ne servit à rien et ne fut pas même utile à cette généreuse région de Draguignan qui lui donna ce titre de député dont il fit un si néfaste usage. A. E....