Extrait du journal

dents, si celui-ci n’a pas le temps de lu1 ouvrir le ventre. I — En ce cas, c'est ce que nous allons essayer de faire, répliqua Jacques avec le plus grand sang-froid. Car, doué d’un courage à toute épreuve, il méprisait le danger et ne tenait à la vie qu’autant qu’il parviendrait à reconquérir sa liberté. Mais si cette liberté se trouvait compro mise, s’il devait échouer dans ses projets de fuite, s’il n’avait d’autre alternative, en un mot, que celle do mourir ou de se rendre, 11 aimait cent fois mieux tomber et expirer sous la dent cruelle des chiens. „ Et assujettissant une dernière fois dans sa main droite le manche de son couteau cata lan : — Etes-vous prêt ? demanda-t-il à La pointe. — Oui,répondit laconiquement le libraire, qui venait, lui aussi, de.prendre les mêmes précautions en vue d’une attaque. Ils avaient à peine échang»ces dernières paroles que les deux chiens détachés de la meute se montrèrent à l’entrée de la grotte, le cou allongé, la langue pendante et le poil hérissé. Puis, après avoir aspiré l’air par leurs na rines largement ouvertes, Ils foncèrent sans donner de la voix et arrivèrent en deux bonds jusqu’au fond de la grotte. Les deux hommes ne pouvaient les distin guer,mais ils les attendaient de pied ferme. Appuyés contre la paroi du rocher, sans retraite possible, Ils devenaient à leur tour de redoutables adversaires,car ils n’avalent rien à attendre que d’eux-mêmes et étaient bien résolus k défendre chèrement leur vie....