Extrait du journal

des fraises ! et mot je l’aime, Jean, je veux qu’il resté avec moi; c’est mon ami !... Appelant sa sœur auprès d’elle, la fillette ajouta : — Et loi, Renée, tu l’aimes aussi, pas? L’euiant leva sur Jean ses grands yeux sombres ; son joli visage s’éclaira. — Je l’aime de tout mon cœur, fit-elle, car il t’a sauvé la vie, Paulette. Et s’adressant à Jean, elle ajouta, la main tendue : — Voulez-vous être aussi mon ami ? Le garçonnet s'inclina, et mit silencieuse ment un baiser sur la main do Renée. —C’est vrai, pourtant, pensait Thérèse tout en suivant cette scène du regard, c’est vrai que ma Paulette, et ma pauvre Isabelle ont failli être noyées ! Quelle chose affreuse ! j’en tremble î Quelle peur j’ai eue depuis eematiu i quelles appréhensions ! Oh ! je ne laisserai plus Isabelle seule dans sa chambre la nuit l Je ne serai plus tranquille un seul Instant l Et vous, mon petit ami, ajouta tout haut la jeune femme, permettez-moi de vous féliciter sur votre belle conduite. Ce que vous avez fait est magnifique, sur tout â votre âge. Je vous dois la vie do ma fillette et de ma cousine... Je vous en serai toujours reconnaissante... — Votre accueil, madame, me paie suffi samment, répondit le garçonnet... votre ac cueil et les gentillesses de ces deux jolies peti tes demoiselles ! Du reste, ce que j’ai fait est insignifiant, et à ma place... — Je loue votre modestie. Interrompit Thé rèse, mais laissez-mol vous prouver autre ment que par des mots ma gratitude. Quoi âge avez-vous, mon petit ami? — Douze ans, madame! — Comme vous êtes grand et fort !......