Extrait du journal

Il aurait, sans doute, un essai — même en plusieurs volumes ! — à écrire sur l’origine, la grandemr et la décadence des fêtes nationa les et populaires. Qu’elles aient, primitivement, une cause religieuse, cela n’est pas contes table. La meilleure preuve en apparaît dans celles du Carnaval, qui procèdent le carême. Avant de jeûner quarante jours, on se réjouissait de manger de la « chair », on célébrait « la chair ». De plus, on voulait oublier « la pau vreté », la misère Bien des gens ne mangeaient guère plus, jadis, avant le carême qu’a près. La décadence des fêtes du Carnaval semble résulter, d’une part, des latitudes que l’Eglise a accordées aux fidèles dans l’observa tion du jeûne de quarante jours ; d'au tre part, à ce que. les doux choses étant liées, la prospérité, du point de vue élémentaire tout au moins, s’était accrue dans les masses : le Carnaval était un moment où, pour quelques instants, celles-ci étaient décidées à oublier tous leurs soucis. Il en est encore ainsi en Indochine et en Chine : toute l’année, le peuple ne mange pas à sa faim. Survient l'époque du Thèt, c’est-à-dire de la nouvelle année.. Alors, même les plus...