Extrait du journal

— Hier, quand ces dames sont sorties en voiture, on les a enlevées. J’en suis sûre à présent. J’avais d’abord eu quelque doute, parce que madame m’avait prévenue hier de vous ouvrir ce soir la porte du parc. — Ce soir, mais pas hier. — Oui, je dis bien ce soir. — Alors? — Mais lorsque j’ai vu que ces dames ne revenaient pas, j’ai supposé que vous étiez d’accord avec elles, que vous les aviez déci dées à partir lotit de suite. — Mais, ma pauvre Juliette, je n’avais pas de cheval ; Yvon m’a amené seulement ce matin celui quo la marquise m’a donné. — Je n’ai pas réfléchi là-dessus, et puis je n’osais pas, vous pensez bien, montrer mon inquiétude aux gens de la maison dont la plupart sont vendus à Lopart. Je ne suis pas ailée voir aux écuries, j’étais dans ma chambre comme Toile!.. Enfin, ce soir, jYy tenant plus, j’ai couru chez M. Le Gofi' qui m’a traitée de tête sans cervelle et m’a envoyée ici. H m’a dit que vous n’étiez pas parti, qu’il eu était sûr, parce qu’il avait vu Yvon Pierlaud vous amenant le cheval. Donc, puisque vous êtes encore là, c’est que ces dames sont enlevées. — Quelle heure était-il hier quand elles ont quitté le château ? — Cinq heures environ. — Quelle direction ont-elles prise ? — La route de Saint-Etienne-de-Montluc. M. de Nantilly, complètement maître de lui, en dépit de son agitation intérieure, se mit à réfléchir la tète baissée, les bras croi sés sur sa poitrine ; puis soulevant la tête il déniant ;...