Extrait du journal

Tout à coup, l’attention de Christian fut atti rée par un coupé qui vint se ranger devant le perron de l’hôtel. Le comte de Rcvcl, la comtesse et Isabelle y prenaient place. Sans doute allaient-ils faire quelque visite, ou simplement une promenade au Dois. N’importe, Christian était libre. 11 réprima un geste de joie. — Voyons, songea-t-il, il s’agit de mettre, sans perdre une minute, cette liberté ;’i profit. Rien couvert, quoi qu’en prétende ce docteur, je peux sortir un moment en voiture. J’irai chez Mlle Laugier, je lui expliquerai la com mission dont m’a chargé Raymond et je ne doute pas qu’elle ne consente à me révéler où M*16 Rainville et sa tille habitent... Il eut un frisson soudain. — Allons, murmura-t-il, il faut être fort. Il fit un pas vers la cheminée et posa le doigt sur un bouton électrique. Un domestique parut. — Baptiste, commanda le jeune homme, apportez-moi ma pelisse de fourrure, mon chapeau et ma canne. Le vieux serviteur demeura comme pétrifié. Christian dut répéter sa phrase : — Comment, monsieur le vicomte sort T — Oui, Baptiste. — Mais monsieur le vicomte ne sait pas que le docteur... Chlstian l'interrompit d'un mouvement d'impatience. — Baptiste, dlf-il, je vous ai donné nn ordre. Exécutez-le, je vous prie. Le domestique s’éloigna en branlant la tête. Une seconde plus tard il rentrait avec les ob jets demandés. Christian rêvait la pelisse, mit son chapeau et prit sa canne. Il descendit l’escalier, franchit le perron et se trouva dans la rue. Il était agité d’un léger tremblement, la ru pteur du dehors l’étourdissait. Un Instant il...