Extrait du journal

trlne et ramena l’étoffe sue sa gorge dont un coin de chair nue apparaissait. Alors le souvenir lui revint de ce qui s’était passé. Une voix au-dessus d’elle disait : — Eh bien ? mademoiselle,vous voilà mieux? Et doctoralcment : — Ce ne sera rien. Aucune contusion. C’est plutôt la peur qui a causé la syncope. Elle regarda celui qui parlait. C’était un gros homme sanglé dans une re dingote trop courte,aux yqpx cachés derrière des lunettes ; le pharmacien sans doute. Germaine se souleva. Et voici qu’un tressaillement la secoua toute. Devant elle un jeune homme se tenait anxieux. Un jeune homme aux cheveux noirs ondu lés, à la fine moustache, qu’elle ne voyait pas pour la première fois, < elui dont le souvenir tout à l’heure avait fait battre si étrangement son cœur. Debout, consterné, plus pâle qu’elle, il la contemplait anxieusement. Lorsque le regard de la jeune tille rencontra le sien, il s’approcha. Et sur un ton d’inexprimable angoisse : — Mademoiselle, vous ne ressentez vrai ment aucun mal?... Les mots semblaient s’étrangler dans sa gorge. . Elle balbutia : — Non, monsieur, je vous remercie. D’un effort elle s’était levée tout à fait. Elle eut un mouvement de recul en voyant der rière la porte vitrée de la pharmacie se dessi ner les visages curieux de» badauds qui s’é talent amassés. Un sergent de ville, devant la perte,essayait de les repousser.Germaine de ses doigts tremblants agrafa sa jaquette. Sa tète vacillait. Quelques gouttes d’un cordial que le pharmacien avait exigé qu’elle absorbât ramenèrent un peu de rose à ses joues....